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La Banque du Canada a relevé mercredi son taux d'intérêt directeur de 75 points de base.
Les Canadiens doivent s'attendre à ce que les taux d'intérêt grimpent encore plus haut, a prévenu mercredi la Banque du Canada après avoir annoncé une nouvelle hausse de son taux d'intérêt directeur.
La banque centrale a relevé son taux directeur de trois quarts de point de pourcentage et a signalé qu'il ne s'agissait pas de sa dernière augmentation, alors qu'elle poursuit sa lutte contre la forte inflation.
La hausse du taux directeur, qui fait suite à augmentation d'un point de pourcentage complet en juillet, était conforme aux attentes de nombreux économistes. Elle a porté le taux de financement à un jour de la banque à 3,25 %. L'augmentation se répercutera sur les taux d'autres prêts, ce qui rendra plus les emprunts plus coûteux pour les Canadiens et les entreprises.
Alors que le débat se poursuit quant à savoir s'il s'agira de la dernière hausse des taux d'intérêt de l'année, la Banque du Canada a clairement indiqué que d'autres augmentations seraient nécessaires pour ramener l'inflation à sa cible de 2,0 %.
«Compte tenu des perspectives d'inflation, le conseil de direction juge encore que le taux directeur va devoir augmenter davantage», a affirmé la banque centrale.
«À mesure que les effets du resserrement de la politique monétaire deviendront plus évidents dans l'économie, la banque évaluera jusqu'où il faudra encore relever les taux d'intérêt pour ramener l'inflation à la cible.»
L'économiste en chef de la Banque TD, Beata Caranci, a souligné que la déclaration de la Banque du Canada démontrait qu'elle estime qu'il faut agir davantage pour réduire l'inflation.
«L'idée qu'ils sentent qu'ils doivent continuer à hausser les taux indique qu'ils ont du mal à refroidir suffisamment l'économie pour faire baisser l'inflation', a estimé Mme Caranci.
La TD prévoit maintenant que la Banque du Canada portera son taux directeur à 4,0 %.
Les économistes préviennent souvent que le plein effet des hausses de taux d'intérêt sur l'économie prend du temps à se manifester. Mme Caranci a noté qu'il était plus difficile de prévoir quel sera l'effet de ces hausses de taux d'intérêt car il n'y a pas beaucoup d'expérience historique avec un cycle de hausse aussi rapide que celui-ci.
«Je pense que de nombreux économistes sont assez nerveux face à la vitesse à laquelle ils augmentent les taux d'intérêt. C'est l'un des cycles de hausse des taux les plus rapides que nous ayons eu dans l'histoire», a observé Mme Caranci.
La décision de mercredi était la cinquième augmentation consécutive des taux d'intérêt cette année, et elle pousse le taux directeur de la banque au-dessus de ce qu'elle appelle sa «fourchette neutre» entre 2,0 % et 3,0 %.
Si les hausses de taux conduisent à une récession, Mme Caranci croit que la banque centrale pourrait se diriger dans la direction opposée et commencer à réduire les taux d'intérêt.
Dans le texte du communiqué annonçant sa décision, la Banque du Canada a souligné que l'inflation mondiale restait élevée en raison des perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale, des effets des éclosions de COVID-19 et de la guerre en Ukraine.
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Sur le plan intérieur, la banque a noté que l'économie canadienne demeurait en situation de «demande excédentaire».
La Banque du Canada, comme les banques centrales du monde entier, a augmenté les taux d'intérêt dans le but de freiner l'inflation vertigineuse après avoir réduit son taux directeur à près de zéro au début de la pandémie.
L'inflation a d'abord augmenté en partie parce que les banques centrales du monde entier se sont engagées dans des politiques de relance au début de la pandémie, a indiqué William Robson, chef de la direction de l'Institut C.D. Howe. Maintenant, alors qu'elles agissent à l'unisson pour étouffer l'inflation, le risque est de l'autre côté.
«Toutes les banques centrales s'apprêtent à être plus restrictives, a noté M. Robson. Si les économies partout dans le monde commencent à beaucoup s'affaiblir en même temps, cela, à mon avis, amplifie en quelque sorte le risque que nous ayons une récession.»
La Banque CIBC, qui avait prédit que la hausse des taux de mercredi serait la dernière de l'année, a modifié ses prévisions après l'annonce des taux pour prévoir une nouvelle hausse en octobre.
«La Banque du Canada semble prête à sacrifier plus de croissance que prévu pour faire chuter l'inflation sur une trajectoire plus rapide», a écrit l'économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, dans une note.
L'inflation annuelle au Canada s'est établie à 7,6 % en juillet. Son ralentissement par rapport à celle de 8,1 % du mois de juin était attribuable à une baisse des prix de l'essence.
Cependant, la banque centrale a noté que ses mesures de l'inflation de base, qui suit l'évolution des prix des produits moins volatils, continuaient à grimper et que les attentes pour l'inflation à court terme restaient élevées.
«Les attentes d'inflation à court terme restent élevées. Et plus elles le resteront, plus la forte inflation risque de s'enraciner», a affirmé la Banque du Canada dans son communiqué.
Les banques centrales ont tendance à s'inquiéter lorsque les particuliers et les entreprises s'attendent à ce que l'inflation reste élevée, car cela peut conduire à une prophétie autoréalisatrice: les entreprises fixent les prix futurs à la hausse, tandis que les travailleurs négocient les augmentations de salaire futures pour qu'elles correspondent à leurs attentes d'inflation.
La Banque du Canada s'attend à ce que l'économie ralentisse au second semestre de cette année, car la demande mondiale s'affaiblit et la hausse des taux d'intérêt freine l'activité économique au pays.
La banque a précisé qu'elle complétait les hausses de taux d'intérêt en poursuivant sa politique de resserrement quantitatif