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Dénonçant ce qu'il appelle de fausses informations, il a déclaré que «ce n’est en rien une décision politique» et qu’«il revient aux juges de statuer».
Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que l'arrestation en France du patron de la populaire application de messagerie cryptée Telegram, Pavel Durov, n'était pas une décision politique, mais faisait partie d'une enquête indépendante.
Les médias français ont rapporté que M. Durov avait été arrêté samedi à l'aéroport de Paris sur la base d'un mandat d'arrêt alléguant que sa plateforme avait été utilisée pour le blanchiment d'argent, le trafic de drogue et d'autres délits.
Dans son premier commentaire public à propos de cette arrestation, M. Macron a écrit sur le réseau social X que la France «est plus que tout attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise», mais que «dans un État de droit, sur les réseaux sociaux comme dans la vie réelle, les libertés sont exercées dans un cadre établi par la loi pour protéger les citoyens et respecter leurs droits fondamentaux».
Dénonçant ce qu'il appelle de fausses informations, il a déclaré que «ce n’est en rien une décision politique» et qu’«il revient aux juges de statuer».
Les avocats de M. Durov, qui possède la double nationalité française et russe, n'ont pas pu être joints immédiatement pour un commentaire.
Des représentants du gouvernement russe ont exprimé leur indignation face à l'arrestation de M. Durov, certains la qualifiant de politiquement motivée et affirmant qu'elle démontrait le double standard de l'Occident en matière de liberté d'expression.
«En 2018, un groupe de 26 ONG, dont Human Rights Watch, Amnistie internationale, Freedom House, Reporters sans frontières, le Comité pour la protection des journalistes et d’autres, a condamné la décision du tribunal russe de bloquer Telegram, a rappelé Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, dans un message sur son compte Telegram personnel. Pensez-vous que cette fois-ci, il fera appel à Paris et exigera la libération de Durov?»
L'ambassade de Russie à Paris a déclaré que les agents consulaires n'ont pas pu s'entretenir avec M. Durov parce que les autorités françaises considèrent qu'il est citoyen français à titre principal.
«Nous ne savons toujours pas de quoi M. Durov est accusé exactement... Attendons que les accusations soient annoncées, si elles le sont», a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
En vertu de la législation française, M. Durov peut rester en garde à vue pour être interrogé pendant quatre jours au maximum. À l'issue de cette période, les juges doivent décider de l'accuser ou de le libérer.
Dans une déclaration publiée sur sa plateforme, Telegram affirme qu'elle respecte les lois de l'Union européenne, y compris celle sur les services numériques, et que sa modération est «conforme aux normes de l'industrie et en constante amélioration».
«Il est absurde de prétendre qu'une plateforme ou son propriétaire sont responsables des abus commis sur cette plateforme, peut-on lire dans le communiqué de Telegram. Près d'un milliard de personnes dans le monde utilisent Telegram comme moyen de communication et comme source d'informations. Nous attendons une résolution rapide de cette situation. Telegram est avec vous tous.»
L'application Telegram a été fondée par Pavel Durov et son frère dans le sillage de la répression du gouvernement russe après les manifestations de masse en faveur de la démocratie qui ont secoué Moscou en 2011 et en 2012.