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L'Ukraine mène actuellement plus de 28 000 enquêtes sur de possibles crimes de guerre commis par l'armée russe, dont le meurtre de 373 enfants, selon ce que rapporte l'ambassadrice du pays au Canada.
L'Ukraine mène actuellement plus de 28 000 enquêtes sur de possibles crimes de guerre commis par l'armée russe, dont le meurtre de 373 enfants, selon ce que rapporte l'ambassadrice du pays au Canada.
Selon Yulia Kovaliv, les enquêtes menées en ce moment concernent notamment des enlèvements d'enfants et des meurtres de civils tentant de fuir la guerre. Des équipes tentent de trouver des preuves de ces crimes et certains Canadiens participent aux recherches.
«Nous voulons documenter correctement chaque possible crime et nous allons traîner la Russie en justice», a affirmé Mme Kovaliv lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, au cours de laquelle elle a dû répondre à un appel du procureur général de l'Ukraine à ce sujet.
Mme Kovaliv a soutenu que la Russie ne tente pas seulement d'envahir l'Ukraine, mais bien d'éliminer tout l'héritage culturel du pays.
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Elle a affirmé que des soldats russes vont jusqu'à brûler des livres sur l'histoire de l'Ukraine, bombarder des musées et des églises, en plus d'obliger les élèves des écoles se trouvant en territoire assiégé de parler russe en classe.
«La Russie tente maintenant l'éliminer la culture ukrainienne des territoires qu'elle a envahis et veut donner des passeports russes aux résidents. Les Ukrainiens refusent de plier, même sous le coup de la menace.»
La Russie mène aussi une guerre sur l'énergie, a expliqué Mme Kovaliv, puisque ses forces ont à présent bombardé près de 90 % des parcs éoliens et des installations de production d'énergie solaire de l'Ukraine.
Malgré tout, l'Ukraine tente de renforcer l'approvisionnement en électricité qu'elle exporte aux pays européens voisins.
La situation dans une centrale nucléaire occupée par la Russie _ la plus grande d'Europe _ est toutefois grave, selon l'ambassadrice. Les Ukrainiens tentent «d'empêcher une catastrophe» en présence de soldats russes armés.
«Il y a du matériel militaire dans la centrale nucléaire... c'est un risque énorme», a-t-elle prévenu.
Mercredi, l'ambassadrice profitera du Jour de l'indépendance ukrainien pour organiser la vente aux enchères d'un morceau de missile russe qui s'est écrasé sur une base où des soldats canadiens ont déjà mené des séances d'entraînement militaire pour les recrues ukrainiennes. Les profits de cette vente serviront à aider l'Ukraine dans sa lutte contre l'armée russe.
Mme Kovaliv a récupéré le fragment de shrapnel juste avant de partir au Canada pour prendre son nouveau rôle d'ambassadrice, en avril dernier.
D'ailleurs, depuis son arrivée au Canada, Mme Kovaliv a été émue par la générosité et le soutien offert par les Canadiens d'un bout à l'autre du pays, notamment en constatant la quantité de «bleu et de jaune», les deux couleurs du drapeau ukrainien, affichées un peu partout.
Elle prend aussi des photos avec son cellulaire et les envoie à ses amis ukrainiens qui se trouvent au front, afin de montrer que les Canadiens sont solidaires.
«C'est important que les gens qui sont sur le terrain tous les jours et qui essuient les bombardements sachent que le monde entier est derrière eux», a rappelé Mme Kovaliv.