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Selon un expert, les alliés du Canada se font rares, jusqu'à présent, dans la cour du président élu.
Pour son deuxième passage à la présidence des États-Unis, Donald Trump s'entourera de certains de ses plus fidèles alliés. Déjà, plusieurs personnes qui ont obtenu des postes importants au sein de sa prochaine administration ont critiqué publiquement le premier ministre Justin Trudeau et la sécurité à la frontière canado-américaine.
Selon un expert, les alliés du Canada se font rares, jusqu'à présent, dans la cour du président élu.
«Je ne vois pas beaucoup d'amis du Canada là-dedans», a mentionné Fen Hampson, qui est professeur d'affaires internationales à l'Université Carleton, à Ottawa, et coprésident du Groupe d'experts sur les relations canado-américaines.
Alors que le chef républicain commence à prendre des décisions cruciales concernant sa future administration, les nominations pour les postes en matière de politique étrangère et de gestion de la frontière ont envoyé des signaux au Canada, et au reste du monde, sur la voie que comptent emprunter les États-Unis.
M. Trump a fait campagne sur l'imposition d'un tarif d'importation généralisé d'au moins 10 %. Un rapport de la Chambre de commerce du Canada suggère qu'une telle mesure nuirait à l'économie canadienne, entraînant des coûts économiques d'environ 30 milliards $ par année.
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Le président élu critique également l'aide apportée à l'Ukraine dans sa guerre contre l'agression russe et a attaqué les Nations unies, deux éléments que le gouvernement libéral du Canada soutient fermement.
M. Trump a nommé Mike Waltz au poste de conseiller à la sécurité nationale dans un contexte d'instabilité géopolitique croissante, affirmant dans un communiqué que M. Waltz «sera un formidable défenseur de notre quête de la paix par la force».
M. Waltz, un représentant de la Floride élu trois fois au Congrès, a critiqué à plusieurs reprises M. Trudeau sur les réseaux sociaux, en particulier pour sa gestion des enjeux liés à la Chine.
Il a également récemment ajouté son grain de sel à propos des élections fédérales qui auront lieu prochainement au Canada, publiant sur X que le chef conservateur Pierre Poilievre allait «renvoyer Trudeau en 2025» et «commencer à sortir le Canada du pétrin progressiste dans lequel il se trouve».
Comme M. Trump, M. Waltz a critiqué les membres de l'OTAN qui n'atteignent pas les objectifs de dépenses en matière de défense — ce que le Canada ne fait pas et ne fera pas avant des années.
M. Trudeau a promis d'atteindre l'objectif de consacrer l'équivalent de 2 % du PIB à la défense d'ici 2032.
L'immigration et la sécurité des frontières ont été au cœur des préoccupations des républicains pendant l'élection. De nombreux candidats clés ont les yeux rivés sur ce qui se passe à la frontière nord.
Il a été rapporté que le sénateur de Floride Marco Rubio, un critique virulent de la Chine, devrait être nommé secrétaire d'État.
M. Rubio a récemment fustigé la décision du Canada d'accepter des réfugiés palestiniens, affirmant que «des terroristes et des criminels connus continuent de traverser les frontières terrestres américaines, y compris depuis le Canada».
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La candidate choisie par M. Trump pour devenir l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, la représentante de New York Elise Stefanik, s'est également prononcée sur la situation à la frontière avec le Canada.
Mme Stefani, en tant que membre du Northern Border Security Caucus, a appelé le département de la Sécurité intérieure à sécuriser la frontière.
«Nous devons protéger nos enfants de ces dangereux immigrants illégaux qui affluent en nombre record à notre frontière nord», a-t-elle écrit sur X en octobre.
Mme Stefanik a peu d'expérience en politique étrangère, mais M. Trump l'a décrite comme une «combattante intelligente de l'Amérique d'abord». Elle a dénoncé à plusieurs reprises l'ONU, affirmant que l'organisation internationale était antisémite pour ses critiques du bombardement de Gaza par Israël.
Selon les médias américains, Kristi Noem, la gouverneure du Dakota du Sud, alliée de longue date de M. Trump, a été choisie pour diriger la Sécurité intérieure. Elle était sur la liste des candidats à la vice-présidence jusqu'à ce qu'une controverse éclate à propos d'une anecdote dans son livre sur le fait d'avoir tiré sur un chien.
«Elle ne semble pas avoir de sentiments très chaleureux (envers le Canada)», a observé le professeur Hampson.
L'an dernier, elle a révélé avoir eu des conversations avec une entreprise familiale canadienne qui cherchait à s'installer dans son État en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
Mais Mme Noem a également déclaré que l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, négocié sous la première administration Trump, était «une victoire majeure».
L'accord trilatéral doit être révisé en 2026.
Robert Lighthizer, ancien représentant commercial de M. Trump, a été un conseiller informel pour la transition du président élu et la vice-première ministre Chrystia Freeland a déclaré qu'ils restaient en contact.
Il a été présenté par les analystes comme une option pour plusieurs postes dans la deuxième administration Trump, y compris un retour au dossier commercial, bien que M. Hampson estime qu'il est peu probable qu'il revienne au rôle de représentant commercial.
M. Hampson a souligné qu'il y a encore des questions importantes sur l'ampleur des tarifs douaniers et sur de possibles exceptions pour des secteurs comme l'énergie. M. Trump et son équipe pourraient également faire planer la menace des tarifs sur les négociations commerciales à venir.
«Va-t-il nous coller un tarif dès le premier jour ou peu de temps après?» a soulevé M. Hampson.
Certains experts ont appelé le Canada à rester calme et à se concentrer sur les occasions plutôt que sur les craintes. D'autres ont réclamé des mesures audacieuses et une réflexion créative.
Le gouvernement a relancé un comité du conseil des ministres sur les relations canado-américaines un peu plus de 24 heures après la victoire de M. Trump.
De passage à Fredericton, mardi, M. Trudeau a fait valoir que, sous la première présidence Trump, le Canada a négocié avec succès l'accord commercial trilatéral en démontrant que les intérêts et les économies des pays étaient alignés.
«Cela va continuer d'être le cas», a-t-il assuré.