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L’épuisement (burn out) n’est pas que l’affaire des professionnels. Sur les bancs d’école, certains étudiants sont dépassés par un horaire surchargé. Décryptage du phénomène.
L’épuisement (burn out) n’est pas que l’affaire des professionnels. Sur les bancs d’école, certains étudiants sont dépassés par un horaire surchargé. Décryptage du phénomène.
Dans son bureau, la psychologue et coordonnatrice du Centre d'aide aux étudiants de l’Université Laval, Marie-Claude Breton, entend davantage parler d’épuisement qu’au début de sa carrière. Difficile pour elle de dire si c’est parce qu’on compte plus de cas ou simplement parce que les tabous sont moins présents qu’auparavant et que les gens osent en parler.
«C’est vrai qu’il y a encore des tabous dans l’imaginaire collectif, des tabous des fois chez les étudiants [...]. Pour les universités, ce n’est clairement plus un tabou», assure-t-elle.
Alors que l’inflation pèse lourd sur la population étudiante, certains étudiants doivent travailler plus pour rejoindre les deux bouts, ce qui surcharge leur horaire et peut mener à un épuisement.
«Je pense à un étudiant qui me disait dernièrement : ‘’Je suis en épuisement à mon âge, ça va être beau quand je vais être sur le marché du travail’’, mais ça, c'est faux’’, assure Mme Breton, précisant qu’il ne faut pas sous-estimer les défis auxquels font face les jeunes sur les bancs d’école.
Des défis, la réalisatrice Caraz en a rencontrés plusieurs lorsqu’elle étudiait en télévision à l’UQAM il y a 10 ans. Cumulant des études dans un programme exigeant et un emploi étudiant où elle cumulait les heures, elle a vécu un épuisement étudiant.
«Moi, j'ai l'impression que mon burn out m'a volé une année d'école. Il y a très peu de souvenirs qui sont rattachés à ce moment-là. C'est comme si je les avais supprimé, alors j'ai l'impression que ça te vole un peu de tes années folles», confie-t-elle.
Eva Favre, qui est infirmière, a elle aussi vécu un épuisement étudiant lors de sa dernière session de Cégep. Elle qui est passionnée par les soins infirmiers avait perdu toute envie d’apprendre.
«Je suis arrivée à un point où j'étais épuisée mentalement et physiquement», explique-t-elle.
Elle explique qu’elle ressentait beaucoup de pression liée à son domaine d’étude où il faut toujours être efficace et méticuleuse.
«Ce qu’ils nous inculquent aussi, c'est qu'on est les soignants et c’est à nous en fait de soigner les autres et non l’inverse», estime-t-elle.
Chaque université offre un service d’aide psychologique aux membres de sa communauté qui en ressentent le besoin.