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Ce faisant, le premier ministre vante les mérites du Québec en matière de réduction des GES, statuant que «le Québec est l'état qui émet le moins de GES par habitant» en comparaison avec les autres provinces et tous les états américains.
Le gouvernement Legault bonifie ses investissements dans la mise en oeuvre de son Plan pour une économie verte (PEV) 2030. D'ici 2028, près de 4 milliards de dollars de l'enveloppe du PEV seront destinés à l'électrification des transports, non seulement pour continuer la marche québécoise vers l'élargissement du parc de véhicules électriques de la province, mais aussi pour réduire la place de l'auto solo au profit de modes de déplacement plus durable.
Accompagné du ministre de l'Environnement, Benoit Charette, le premier ministre François Legault a vanté les mérites du Québec en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), statuant que «le Québec est l'état qui émet le moins de GES par habitant» en comparaison avec les autres provinces et tous les états américains.
Ce faisant, le premier ministre a lancé une pointe à des groupes environnementalistes présents à la présentation de la mise à jour du PEV, vendredi à Montréal. «Quand je vois les groupes environnementalistes, je pense que ce serait important qu’ils fassent le tour des autres états et provinces», a-t-il commenté.
Voyez le récapitulatif du journaliste Simon Bourassa ci-dessous:
Devant ces groupes et les représentants de la presse, M. Legault a présenté avec M. Charette la destination des investissements totaux des 9 milliards de dollars prévus sur cinq ans (2023-2028). En vertu de ces investissements, le premier ministre a indiqué que le Québec devrait atteindre 60% de son objectif de réduction des GES fixé pour 2030.
«C’est normal qu’on ne soit pas à 100% parce que les technologies changent chaque année», s'est-il justifié. Selon lui, ces nouvelles technologies aideront la province à atteindre son objectif d'ici l'échéance du PEV.
Tandis que M. Legault se réjouit de «l'avance» du Québec Équiterre, un organisme québécois de défense de l'environnement, a critiqué la «timidité» des mesures du gouvernement. «Il y a des mesures intéressantes dans ce que le gouvernement nous présente, notamment en décarbonation des bâtiments et en transport actif», a déclaré Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d'Équiterre. «Toutefois, il se montre encore hésitant et timide sur certaines mesures qui permettraient d’avoir un impact plus significatif sur les habitudes de la population.»
Le gouvernement Legault compte dépenser la somme de 9 milliards de dollars la façon suivante: 7,6 milliards de dollars seront utilisés pour la réduction des émissions de GES, 860,6 millions de dollars seront consacrés au renforcement de la capacité d'adaptation face aux impacts des changements climatiques, et 534,2 millions de dollars sont réservés au «soutien à la transition climatique et autres mesures».
Dans ces enveloppes, 514 millions de dollars seront réservés aux bornes de recharge électrique – parce que s'il y a «plus de véhicules électriques, on va avoir besoin de plus de bornes de recharge», raisonne M. Legault. Son gouvernement calcule que le transport compte pour 43% des émissions de GES au Québec.
En outre, 175 millions de dollars seront réservés pour un programme de bioénergie destiné aux grands émetteurs du secteur industriel, et 280 millions de dollars iront aux compagnies éloignées, «où Hydro-Québec ne se rend pas».
Du côté d'Équiterre, on espère que les sommes investies dans la décarbonation du secteur industriel donneront des résultats «rapidement».
«Avec autant d’argent investi, on s'attend à des résultats à court terme et à de meilleurs choix industriels à long terme», a commenté Andréanne Brazeau, analyste des politiques climatiques d'Équiterre.
Et une nouvelle fois, comme le ministre de l'Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, l'a souvent fait, M. Legault a demandé à la population de participer au rêve d'une économie verte en consommant «moins et mieux d’électricité».
«Avec 2 millions de véhicules électriques en 2030 (soit l'objectif du gouvernement Legault, NDLR), ça va nous prendre beaucoup plus d’électricité», a prévenu le premier ministre.
Mais tant qu'à élargir le parc québécois de véhicules électriques, Équiterre préférerait que le gouvernement instaure des redevances sur les véhicules les plus polluants. «On réglerait le problème», a déclaré l'analyste Andréanne Brazeau.
«En plus, le coût des véhicules électriques n’ira pas en diminuant, puisque l’industrie automobile ne souhaite que fabriquer des véhicules de plus en plus gros », avance-t-elle également.
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Électrification du parc automobile
Le gouvernement Legault veut se doter du «parc automobile le plus électrifié en Amérique du Nord d'ici 2030». D'où la stratégie de la recharge, au coût de 514 millions de dollars.
Le programme Écocamionnage devrait également bénéficier d'une augmentation de son financement de 82,5 millions de dollars.
Le financement consacré à l'électrification des autobus interurbains et privés augmentera de 13,5 millions de dollars.
Favoriser la mobilité durable
Le gouvernement injectera 68 millions de dollars supplémentaires dans le Programme d'aide financière au développement des transports actifs dans les périmètres urbains, ce qui portera le budget total à 140 millions de dollars sur cinq ans. Ce programme sert à financer des projets de systèmes de vélos en libre-service et des réseaux piétonniers et cyclables.
La mise à jour du PEV prévoit également mettre à la disposition des municipalités «près de 240 millions de dollars supplémentaires» pour les accompagner dans la mise en œuvre d'un «plan climat».
Décarboner les immeubles
Le gouvernement compte mettre en place un système de déclaration et de cotation pour évaluer la performance énergétique des grands bâtiments; les immeubles qui comptent au moins 30 portes. Des programmes d'aide financière seront disponibles pour les propriétaires qui doivent effectuer des travaux afin que leur bâtiment respecte les normes énergétiques, qui elles, entreront en vigueur progressivement. De nouvelles normes sont également prévues pour les constructions neuves.
Le gouvernement Legault compte également investir 280,3 millions de dollars dans des projets d'énergie renouvelable pour les communautés isolées qui ne sont pas connectées au réseau d'Hydro-Québec.
Des parcs éoliens sont donc prévus pour certaines communautés nordiques qui s'alimentent encore largement au diesel.
Des plans de réductions pour les cimenteries
Au Québec, 15% des GES proviennent de quatre cimenteries. Ces cimenteries devront présenter des plans de réduction de GES lorsqu'ils renouvelleront leur autorisation ministérielle relative à l'exploitation de leur établissement industriel.
Toutefois, des cibles de réduction de GES ne seront pas obligatoires.
Avec de l'information de Stéphane Blais, La Presse canadienne