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«L'objectif d'une bagarre est de donner une commotion cérébrale à l'adversaire», a affirmé Dr Mulder.
Après avoir soigné des joueurs de hockey durant 60 ans de carrière, le docteur David Mulder a lancé un message fort avant une soirée hommage en son honneur et celui de l'équipe championne de la coupe Stanley en 1993, affirmant souhaiter la fin des bagarres dans la LNH.
«L'objectif d'une bagarre est de donner une commotion cérébrale à l'adversaire», a affirmé Dr Mulder jeudi soir en conférence de presse avant le gala-bénéfice pour la Fondation de l'Hôpital Général de Montréal, le Fonds Serge Savard de la Fondation de l'Université de Sherbrooke, ainsi que le Fonds d'urgence du Centenaire des anciens Canadiens.
«Regardez le hockey aux Jeux olympiques, il n'y a pas de bagarre. J'aimerais que les bagarres soient enrayées de la LNH», a-t-il ajouté.
Le Dr Mulder a vanté les percées au niveau de l'équipement de protection, des imageries radiographiques et des centres de traumatologie durant sa carrière qui s'est étendue de 1963 à 2023.
«Les joueurs ne pensaient pas aux commotions cérébrales, a-t-il raconté en revenant sur une époque pas si lointaine. Ils se faisaient passer le K.-O., puis ils revenaient dans le match. Nous n'avions pas suffisamment de connaissances sur les impacts à long terme (des commotions).
«Aujourd'hui, la ligue est consciente des commotions cérébrales et de leur impact, a ajouté Dr Mulder. C'est donc une amélioration. Nous avons aussi de meilleurs examens pour détecter quand un joueur a subi une commotion cérébrale. Nous pouvons mieux mesurer l'impact des blessures au cerveau. Toute la ligue et les équipes prennent la situation plus au sérieux. Entre médecins, nous nous disons que s'il y a un doute, gardez le joueur à l'écart.
«Nous allons dans la bonne direction, mais nous ne sommes pas encore assez loin», a-t-il conclu.
Le capitaine du Canadien lors du triomphe en 1993, Guy Carbonneau, a fait écho aux propos du Dr Mulder.
«Je ferais comme en Europe, a dit Carbonneau. Je ne pense pas que l'on puisse complètement enrayer les bagarres parce qu'on ne peut pas empêcher deux joueurs de le faire. Mais si un joueur se bat, il devrait être expulsé du match. Puis après quelques bagarres, il est suspendu pour plusieurs matchs.
«Je ne vois plus la nécessité (des bagarres) aujourd'hui.»
Le Dr Mulder s'est retrouvé au coeur de plusieurs incidents marquants durant sa carrière, de la fracture du larynx de Trent McCleary au cancer de Saku Koivu. Il est aussi venu à la rescousse de Donald Audette après une coupure à un poignet et bien sûr de Max Pacioretty, victime d'une fracture d'une vertèbre du cou après une mise en échec dangereuse de Zdeno Chara.
«Comme athlète, nous savons qu'il y a un risque sur la patinoire, mais quand ces incidents-là se produisent, vous réalisez que ça pourrait aussi vous arriver, a affirmé l'ancien défenseur Patrice Brisebois. Et vous êtes heureux de savoir que quelqu'un comme le Dr Mulder et son équipe médicale seront là pour vous s'il vous arrive quelque chose.»
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Le Dr Mulder a affirmé que sa plus grande fierté était son travail avec Koivu. Ce dernier a vaincu un lymphome intra-abdominal non-hodgkinien durant la saison 2001-02 avant de revenir au jeu à temps pour les trois derniers matchs de la saison et les séries.
«La journée la plus satisfaisante de ma carrière est la journée quand Koivu est revenu au jeu après des mois de sévères chimiothérapie et radiothérapie, a dit Dr Mulder. Il a été un véritable guerrier et a surmonté une bataille très difficile. Ce soir-là, il est venu me voir dans ma salle et m'a dit à quel point il était reconnaissant envers moi. Puis, il y a eu cette longue ovation de la foule. Je n'oublierai jamais ce moment.»