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La CNESST a identifié la méconnaissance des risques inhérents à l’utilisation du propane et la gestion des équipements parmi les causes de l’explosion qui a fait cinq blessés au Centre de valorisation des aliments (CVA) de l’Estrie.
La Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a identifié la méconnaissance des risques inhérents à l’utilisation du propane et la gestion des équipements parmi les causes de l’explosion qui a fait cinq blessés au Centre de valorisation des aliments (CVA) de l’Estrie, il y a un an. Le blâme revient donc à l'entreprise, selon la CNESST.
Preuve du manque d’information et de formation des utilisateurs du CVA, la CNESST relate dans son rapport publié mercredi que, quelques secondes avant l’explosion, une personne présente dans la cuisine industrielle du complexe attribuait l’odeur d’œufs pourris à celle d’un «drain bouché».
Voyez le reportage de Guillaume Cotnoir-Lacroix sur ce sujet dans la vidéo.
Cette odeur suspecte provenait en fait d’une fuite de propane, causée par l’ouverture accidentelle d’une valve dans la cuisine. Pour toutes ces raisons et en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, la CNESST a flanqué un constat d’infraction de plusieurs milliers de dollars au CVA de Sherbrooke, sans préciser le montant.
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Toutefois, «pour ce type d’infractions, le montant de l’amende varie de 18 157 $ à 72 637 $ pour une première offense, et pourrait atteindre 363 185 $ en cas de récidive», peut-on lire dans le rapport. Cette amende inhibera-t-elle les efforts de reconstruction du CVA de l’Estrie, qui se spécialisait dans la production et la transformation alimentaire, et servait de lieu d'entreposage pour de nombreuses entreprises agroalimentaires?
La propriétaire Ashley Wallis partageait en juin 2022 ses intentions de rebâtir l’institution à Sherbrooke et en confier la gestion à un OBNL. Des discussions devaient avoir lieu avec les instances municipales et le gouvernement du Québec afin d’établir un plan d’action pour la réalisation du projet.
Au final, la CNESST recommandera à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) d’étudier des solutions pour atténuer les risques d’explosion liés aux fuites de propane ou de gaz naturel, et partagera les conclusions de son enquête à l’Association québécoise du propane, à l’Association québécoise du gaz naturel, à la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec et au Bureau d’assurance du Canada.
«Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs», a rappelé la CNESST dans son rapport.
La valve à l’origine de l’explosion aurait dû être obturée (bouchée ou scellée, NDLR) de façon permanente. Elle ne l’était pas après le retrait d’une cuisinière.
«Les personnes qualifiées […] savent» que la valve aurait dû être bouchée, a statué Christian Roy, inspecteur de la CNESST, lors de la présentation du rapport.
«Nos recherches nous ont démontré que des personnes qualifiées ont fait l’installation des différents équipements au propane» dans le complexe, a-t-il indiqué. La conduite de la cuisine en cause dans l’explosion a été montée par une firme spécialisée. Toutes les sorties avaient été obturées. C’est donc la manipulation ultérieure qui a mené à l’explosion.
L’explosion au CVA de l’Estrie a marqué les esprits, mais surtout eu un grand impact sur la vie des victimes. On prend l’exemple d’Olivier Jean, propriétaire de l’entreprise Le Gars du Lac: le père de famille a passé 10 jours dans le coma après avoir subi des brûlures profondes sur plus de 40 % de son corps.
En plus des blessés, des entrepreneurs qui avaient pignon sur rue au CVA de l’Estrie ont vécu longtemps les impacts de l’explosion. Certains d’entre eux ont cessé leurs activités parce qu’ils n’avaient plus d’espace, d’autres n’ont pu reproduire leur modèle d’affaires, et certaines entreprises ont été relocalisées.
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Avec de l'information de Guillaume Cotnoir-Lacroix pour Noovo Info.