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Le chef du groupe de mercenaires Wagner a défendu sa brève insurrection dans une déclaration audio, lundi, mais l'incertitude planait toujours sur son sort, ainsi que sur celui des hauts responsables militaires russes.
Le chef du groupe de mercenaires Wagner a défendu sa brève insurrection dans une déclaration audio, lundi, mais l'incertitude planait toujours sur son sort, ainsi que sur celui des hauts responsables militaires russes — et même sur l'avenir politique du président Vladimir Poutine.
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a aussi fait sa première apparition publique depuis le soulèvement de la fin de semaine pour exiger son éviction, dans une vidéo visant à projeter un sentiment d'ordre après la crise politique la plus grave du pays depuis des décennies.
Dans une déclaration audio de 11 minutes, Evgueni Prigojine a déclaré avoir agi «pour empêcher la destruction de la société militaire privée Wagner» et en réponse à une attaque contre un camp Wagner qui a tué une trentaine de ses combattants.
La marche a commencé en raison d'une injustice, a-t-il expliqué dans l'enregistrement, qui ne donne aucun détail sur son emplacement actuel ou sur ses plans.
Voyez le récapitulatif d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Une querelle entre le chef du groupe Wagner et les hauts gradés de l'armée russe, qui s'est propagée tout au long de la guerre en Ukraine, a finalement éclaté en une mutinerie. Les mercenaires ont quitté l'Ukraine pour s'emparer d'un quartier général militaire dans une ville du sud de la Russie et ont roulé apparemment sans opposition sur des centaines de kilomètres vers Moscou, avant de rebrousser chemin après moins de 24 heures, samedi.
Le Kremlin a annoncé qu'il avait conclu un accord pour que M. Prigojine se rende au Bélarus et reçoive l'amnistie, avec ses soldats. Il n'y a eu aucune confirmation sur son sort lundi, bien qu'une chaîne d'information russe populaire sur Telegram ait rapporté qu'il avait été vu dans un hôtel de la capitale du Bélarus, Minsk.
Dans sa déclaration, M. Prigojine s'est moqué de l'armée russe, qualifiant sa marche de «classe de maître» sur la façon dont elle aurait dû mener l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Il s'est également moqué de l'armée russe pour ne pas avoir protégé le pays, soulignant les failles de sécurité qui ont permis à Wagner de parcourir 780 kilomètres sans faire face à de la résistance et de bloquer toutes les unités militaires sur son chemin.
Bien que sa mutinerie ait été brève, elle n'a pas été sans effusion de sang. Les médias russes ont rapporté que plusieurs hélicoptères militaires et un avion de communication militaire avaient été abattus par les forces de Wagner, tuant au moins 15 personnes. Evgueni Prigojine a exprimé ses regrets d'avoir abattu l'avion, mais a déclaré qu'ils bombardaient ses convois.
Le ministère russe de la Défense a nié avoir attaqué le camp de Wagner. Les États-Unis avaient des renseignements selon lesquels M. Prigojine avait renforcé ses troupes près de la frontière avec la Russie pendant un certain temps, suggérant que la révolte était planifiée.
L'agence de presse d'État russe RIA Novosti a cité des sources non identifiées au sein du bureau du procureur général disant que le dossier criminel contre M. Prigojine n'avait pas été clos, malgré les déclarations antérieures du Kremlin. L'agence de presse Interfax a publié un reportage similaire.
Si le dossier suivait son cours, la présence de M. Prigojine au Bélarus – un allié fidèle du Kremlin – offrirait peu de protection contre l'arrestation et l'extradition.