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Art et culture

L'acteur Gene Hackman, sa femme et leur chien retrouvés morts à leur domicile

Dans des circonstances encore nébuleuses... une enquête est en cours.

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Associated Press
Associated Press

L'acteur oscarisé Gene Hackman, sa femme et leur chien ont été retrouvés morts dans leur maison du Nouveau-Mexique, ont annoncé jeudi les autorités locales.

Hackman, âgé de 95 ans, a été retrouvé mort mercredi dans un vestibule et sa femme de 63 ans, Betsy Arakawa, a été retrouvée dans une salle de bain à côté d'un radiateur d'appoint, ont écrit les détectives du bureau du shérif du comté de Santa Fe dans un mandat de perquisition. Il y avait un flacon de médicament ouvert et des pilules éparpillées sur un comptoir près d'Arakawa. 

Denise Avila, porte-parole du bureau du shérif, a déclaré qu'il n'y avait aucune indication qu'ils avaient été blessés par balle ou qu'ils avaient des blessures. 

La New Mexico Gas a testé les conduites de gaz dans et autour de la maison après la découverte des corps, selon le mandat. À ce moment-là, elle n'a trouvé aucun signe de problème et le service d'incendie n'a trouvé aucun signe de fuite de monoxyde de carbone ou d'empoisonnement. Un détective du shérif a écrit qu'il n'y avait aucun signe évident de fuite de gaz, mais il a noté que les personnes exposées à des fuites de gaz ou au monoxyde de carbone pourraient ne pas montrer de signes d'empoisonnement. 

Un berger allemand mort a été retrouvé dans un placard de salle de bain près d'Arakawa, a déclaré la police. Deux chiens en bonne santé ont été retrouvés sur la propriété – un à l'intérieur et un à l'extérieur. 

Hackman était l'un des meilleurs acteurs de sa génération, campant à la fois des rôles de méchants, de héros et d’antihéros dans des dizaines de drames, de comédies et de films d'action.

Il a été une présence fréquente et polyvalente à l'écran des années 1960 jusqu'à sa retraite. Parmi ses dizaines de films, on compte les favoris des Oscars «French Connection» («La Filière française») et «Unforgiven» («Impitoyable»), une performance remarquée dans «Bonnie and Clyde», un rôle du méchant de bande dessinée Lex Luthor dans «Superman» et le personnage principal dans «The Royal Tenenbaums» («La Famille Tenenbaum») de Wes Anderson en 2001.

Un acteur polyvalent

Il semblait capable de jouer n’importe quel type de rôle, qu’il s’agisse d’un bouffon coincé dans «Birdcage» («La cage de ma tante»), d’un entraîneur universitaire trouvant la rédemption dans le film sentimental «Hoosiers» ou d’un expert en surveillance dans «The Conversation» («Conversation secrète») de Francis Ford Coppola, sorti à l’époque du Watergate.

«Gene Hackman est un grand acteur, inspirant et magnifique dans son travail et sa complexité. Je pleure sa perte et je célèbre son existence et sa contribution.»
-Fancis Ford Coppola sur Instagram

Hackman jouissait d’un statut particulier à Hollywood – héritier de Spencer Tracy en tant qu’homme de tous les jours, acteur par excellence, grincheux et célébrité réticente. Il incarnait l’éthique de faire son travail, de le faire très bien, et de laisser les autres se soucier de son image.

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Au-delà des apparitions obligatoires lors des cérémonies de récompenses, il était rarement vu dans le circuit social et ne cachait pas son dédain pour le côté commercial de l'industrie du divertissement.

Il était un retraité précoce – il avait choisi de cesser de jouer vers 75 ans – et qui a pris son essor sur le tard. Hackman avait 35 ans lorsqu'il a été choisi pour «Bonnie and Clyde» et plus de 40 ans lorsqu'il a remporté son premier Oscar, en incarnant le détective new-yorkais Jimmy «Popeye» Doyle dans le suspense de 1971 sur la traque des trafiquants de drogue de Manhattan, «The French Connection». 

Deux rôles marquants

Jackie Gleason, Steve McQueen et Peter Boyle figuraient parmi les acteurs envisagés pour Doyle. Hackman était une vedette mineure à l'époque, apparemment sans la personnalité flamboyante que le rôle exigeait. L'acteur lui-même craignait d'avoir été mal choisi. Quelques semaines de patrouilles nocturnes à Harlem dans des voitures de police l'ont aidé à se rassurer. 

L'une des premières scènes de «The French Connection» exigeait que Hackman gifle un suspect. L'acteur s'est rendu compte qu'il n'avait pas réussi à atteindre l'intensité que la scène exigeait et a demandé au réalisateur William Friedkin de lui donner une autre chance. La scène a été tournée à la fin, et à ce moment, Hackman s’était déjà plongé dans le personnage de Popeye Doyle. Friedkin se souvient avoir eu besoin de 37 prises pour réussir la scène. 

«J’ai dû réveiller chez Gene une colère qui dormait en lui, je le sentais, dont il avait honte et qu’il ne voulait pas vraiment revisiter», a déclaré Friedkin au Los Angeles Review of Books en 2012. 

Hackman a également résisté au rôle qui lui a valu son deuxième Oscar. Lorsque Clint Eastwood lui a proposé pour la première fois de jouer Little Bill Daggett, le chef corrompu de la ville dans «Unforgiven», Hackman a refusé. Mais il a compris qu'Eastwood prévoyait de faire un autre genre de western, une critique, pas une célébration de la violence. Le film lui a valu l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle en 1992. 

«À son honneur, et à ma grande joie, il m'a convaincu», a déclaré Hackman à propos d'Eastwood lors d'une entrevue avec l'American Film Institute. 

Une enfance difficile

Eugene Allen Hackman est né à San Bernardino, en Californie, et a grandi à Danville, dans l'Illinois, où son père travaillait comme attaché de presse pour le Commercial-News. Ses parents se disputaient à plusieurs reprises, et son père utilisait souvent ses poings sur Gene pour évacuer sa colère. Le garçon a trouvé refuge dans les salles de cinéma, s'identifiant à des rebelles du cinéma tels qu'Errol Flynn et James Cagney.

Lorsque Gene avait 13 ans, son père lui a dit au revoir et est parti en voiture, pour ne jamais revenir. Cet abandon a été une blessure durable pour lui. Sa mère était devenue alcoolique et était constamment en conflit avec sa propre mère, avec qui vivait la famille (Gene avait un frère cadet, l'acteur Richard Hackman). À 16 ans, il «a soudainement eu envie de partir». Mentant sur son âge, il s'est enrôlé dans les Marines américains. Au début de la trentaine, avant que sa carrière cinématographique ne décolle, sa mère est morte dans un incendie déclenché par sa propre cigarette.

«Les familles dysfonctionnelles ont engendré beaucoup de très bons acteurs», a-t-il observé ironiquement lors d'une entrevue accordée au New York Times en 2001.

Ses bagarres et sa résistance à l'autorité lui ont valu d'être rétrogradé du grade de caporal à trois reprises. Il a pris goût à l'industrie du divertissement lorsqu'il a vaincu sa peur du micro et est devenu disc-jockey et présentateur de nouvelles sur la station de radio de son unité.

Premier rôle marquant en 1970

Titulaire d'un diplôme d'études secondaires obtenu pendant son service dans la Marine, Hackman s'est inscrit en journalisme à l'Université de l'Illinois. Il a abandonné ses études au bout de six mois pour étudier la publicité radio à New York. Après avoir travaillé dans des stations en Floride et dans sa ville natale de Danville, il est retourné à New York pour étudier la peinture à l'Art Students League. Hackman a de nouveau changé d'avis pour suivre un cours de théâtre au Pasadena Playhouse.

De retour à New York, il a trouvé du travail comme portier et chauffeur parmi d'autres emplois en attendant une percée en tant qu'acteur, travaillant avec des camarades prometteurs tels que Robert Duvall et Dustin Hoffman. Un travail d'été dans un théâtre de Long Island lui a valu des rôles hors Broadway. Hackman a commencé à attirer l'attention des producteurs de Broadway et il a reçu de bonnes critiques dans des pièces telles que «Any Wednesday», avec Sandy Dennis, et «Poor Richard», avec Alan Bates.

Hackman a obtenu son premier rôle principal au cinéma en 1970 dans «I Never Sang for My Father» («Mon père n'a jamais écouté mes chansons»), dans lequel il incarne un homme qui lutte pour surmonter une relation ratée avec son père mourant, Melvyn Douglas. En raison de la détresse de Hackman à l'égard de son propre père, il refuse de s'identifier au rôle. 

En 1956, Hackman a épousé Fay Maltese, une caissière de banque qu'il a rencontrée lors d'une soirée dansante du YMCA à New York. Ils ont un fils, Christopher, et deux filles, Elizabeth et Leslie, mais ils ont divorcé au milieu des années 1980. En 1991, il a épousé Betsy Arakawa, pianiste classique.

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Associated Press
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