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Au lendemain de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner en Russie, on ignore toujours où se trouve le patron des mercenaires, Evgueni Prigojine, qui est demeuré silencieux depuis l'annonce du retrait de ses troupes.
Au lendemain de la rébellion du groupe paramilitaire Wagner en Russie, on ignore toujours où se trouve le patron des mercenaires, Evgueni Prigojine, qui est demeuré silencieux depuis l'annonce du retrait de ses troupes.
Prigojine, qui a envoyé une série de mises à jour audio et vidéo pendant sa révolte, samedi, est resté silencieux depuis que le Kremlin a annoncé un accord.
Après avoir appelé à une rébellion armée visant à évincer le ministre russe de la Défense, samedi, Prigojine et ses combattants ont semblé prendre le contrôle du quartier général militaire russe à Rostov-sur-le-Don qui supervise les combats en Ukraine. Ils ont ensuite avancé vers Moscou en grande partie sans encombre.
Ils n'ont été stoppés que par un accord pour envoyer Prigojine au Bélarus voisin, qui a soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les accusations portées contre lui pour avoir organisé une rébellion armée seront abandonnées, et Prigojine a ordonné à ses troupes de retourner dans leurs camps.
On ne sait pas encore s'il est au Bélarus ou si l'une de ses unités de Wagner le suivrait.
En réponse aux questions de l'Associated Press, le bureau de presse de Prigojine a répondu qu'il ne pouvait pas commenter immédiatement, mais «répondra aux questions lorsqu'il aura une connexion normale».
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Moscou s'était préparé à l'arrivée des forces de Wagner en érigeant des points de contrôle avec des véhicules blindés et des troupes à la périphérie sud de la ville. Environ 3000 soldats tchétchènes ont été retirés des combats en Ukraine et s'y sont précipités tôt samedi, a rapporté la télévision d'État tchétchène. Les troupes russes armées de mitrailleuses ont érigé des points de contrôle dans la périphérie sud de Moscou. Les équipes ont creusé des tronçons d'autoroutes pour ralentir la marche.
Dimanche après-midi, les troupes se sont retirées de la capitale et les gens ont envahi les rues et les cafés. La circulation est revenue à la normale et les barrages routiers et les postes de contrôle ont été levés, mais la Place Rouge est restée fermée aux visiteurs. Sur les autoroutes menant à Moscou, les équipes ont réparé les routes arrachées quelques heures plus tôt dans la panique.
Les présentateurs des chaînes de télévision contrôlées par l'État ont présenté l'accord mettant fin à la crise comme une démonstration de la sagesse du président russe Vladimir Poutine et ont diffusé des images des troupes de Wagner se retirant de Rostov-sur-le-Don au soulagement des résidents qui craignaient une bataille sanglante pour le contrôle de la ville.
La veille, une vidéo prise par l'Associated Press à Rostov-sur-le-Don montrait des gens acclamant les troupes de Wagner lors de leur départ. Certains ont couru serrer la main de Prigojine, qui circulait dans un VUS.
Le gouverneur régional a déclaré plus tard que toutes les troupes avaient quitté la ville. Les agences de presse russes ont également rapporté que les autorités de Lipetsk ont confirmé que les forces de Wagner avaient quitté cette région, qui se trouve sur la route de Moscou depuis Rostov.
La révolte de courte durée du commandant mercenaire russe rebelle s'est terminée par la retraite de ses troupes, mais ce défi extraordinaire lancé au président Vladimir Poutine, qui s'est maintenu au pouvoir pendant deux décennies, pourrait avoir des conséquences à long terme sur son règne et sa guerre en Ukraine.
L'image de Vladimir Poutine en tant que dirigeant intransigeant avait déjà été gravement meurtrie par la guerre en Ukraine, qui dure depuis 16 mois et a coûté la vie à un grand nombre de militaires russes. L'avancée de samedi vers Moscou par les troupes sous le commandement de son ancien protégé, Evgueni Prigojine, a révélé d'autres faiblesses, selon des analystes.
Cela signifiait également que certaines des meilleures forces combattant pour la Russie en Ukraine avaient été retirées de ce champ de bataille : les troupes de Wagner de Prigojine et celles tchétchènes envoyées pour les arrêter.
À la suite de l'accord, samedi, le gouvernement russe a également déclaré qu'il ne poursuivrait pas les combattants de Wagner qui auraient participé, tandis que ceux qui n'y auraient pas participé se verraient proposer des contrats par le ministère de la Défense.
Bien que le président Poutine ait juré plus tôt de punir ceux qui étaient à l'origine du soulèvement armé, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a défendu le revirement, affirmant que «l'objectif suprême» du président était «d'éviter les effusions de sang et les affrontements internes aux résultats imprévisibles».
Cette amnistie contraste avec les amendes et les peines de prison que les autorités russes ont infligées à des milliers de personnes qui ont critiqué la guerre, même de manière indirecte.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a noté que le défi lancé au président Poutine venait de l'intérieur.
«Je pense que nous avons vu plus de fissures émerger dans la façade russe, a-t-il déclaré à «Meet the Press» de NBC. Nous avons toutes sortes de nouvelles questions auxquelles Poutine devra répondre dans les semaines et les mois à venir.»
Les États-Unis avaient des renseignements selon lesquels Prigojine avait renforcé ses forces près de la frontière avec la Russie depuis un certain temps. Cela contredit l'affirmation de Prigojine selon laquelle sa rébellion était une réponse à une attaque contre ses camps en Ukraine vendredi par l'armée russe.
En annonçant la rébellion, Prigojine a accusé les forces russes de cibler les camps de Wagner en Ukraine avec des roquettes, des hélicoptères de combat et de l'artillerie. Il a allégué que le général Valéri Guerassimov, chef d'état-major général, avait ordonné les attaques à la suite d'une réunion avec le ministre Choïgou au cours de laquelle ils avaient décidé de détruire l'entrepreneur militaire.
Le ministère de la Défense a nié avoir attaqué les camps.
Une motivation possible de la rébellion de Prigojine était la demande du ministère russe de la Défense, soutenue par Poutine, que des entreprises privées signent des contrats avec lui d'ici le 1er juillet. Prigojine avait refusé de le faire.
Les Ukrainiens espéraient que les combats internes russes créeraient des occasions pour leur armée de reprendre le territoire saisi par les forces russes.
Les troupes de Wagner ont joué un rôle crucial dans la guerre d'Ukraine, notamment dans la prise de la ville orientale de Bakhmout, une zone où les batailles les plus sanglantes et les plus longues ont eu lieu.
L'offre d'amnistie du Kremlin à Prigojine a été négociée par le président biélorusse Alexandre Loukachenko, ce qui aurait pu rehausser sa stature dans sa relation avec le président Poutine.
Prigojine, 62 ans, ancien condamné, entretient des liens de longue date avec Vladimir Poutine et a remporté de lucratifs contrats de restauration au Kremlin qui lui ont valu le surnom de «chef de Poutine».
Wagner a envoyé des sous-traitants militaires en Libye, en Syrie et dans plusieurs pays africains, ainsi qu'en Ukraine.