La Corée du Sud demande le retrait immédiat des troupes nord-coréennes qui se trouveraient en Russie

L’agence d’espionnage sud-coréenne a déclaré vendredi qu’elle avait confirmé que la Corée du Nord avait envoyé 1500 soldats d’opérations spéciales en Russie au début du mois pour soutenir la guerre de Moscou contre l’Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit plus tôt que son gouvernement disposait de renseignements selon lesquels 10 000 soldats nord-coréens étaient en train de se préparer à rejoindre les forces d’invasion russes.

Lors d’une réunion avec l’ambassadeur russe Georgy Zinoviev, le vice-ministre sud-coréen des affaires étrangères Kim Hong Kyun a «condamné dans les termes les plus forts» l’envoi de troupes nord-coréennes qui, selon lui, constitue «une grave menace pour la sécurité» de la Corée du Sud et de la communauté internationale, a déclaré le ministère sud-coréen des affaires étrangères dans un communiqué.

M. Kim a mentionné que la Corée du Sud, en collaboration avec la communauté internationale, mobiliserait tous les moyens disponibles pour faire face à un acte qui menace ses intérêts vitaux en matière de sécurité nationale. M. Zinoviev a répondu qu’il transmettrait la position de la Corée du Sud à son gouvernement d’origine, selon le communiqué sud-coréen. 

L’ambassade de Russie a cité M. Zinoviev qui a affirmé que la coopération russo-nord-coréenne était menée conformément aux lois internationales et ne visait pas les intérêts de sécurité de la Corée du Sud.

Les États-Unis et l’OTAN n’ont pas confirmé l’envoi de troupes nord-coréennes en Russie. Mais les rapports sur leur présence ont déjà alimenté les inquiétudes de la Corée du Sud, qui craint que la Russie ne fournisse à la Corée du Nord, en échange des troupes, des technologies sophistiquées susceptibles d’améliorer considérablement ses programmes nucléaires et de missiles.

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La progression de l’arsenal nucléaire de la Corée du Nord constitue une menace majeure pour la sécurité de la Corée du Sud. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a récemment pris des mesures pour mettre un terme définitif à toutes les relations avec la Corée du Sud et a menacé d’utiliser des armes nucléaires à titre préventif. Certains observateurs affirment que la Corée du Sud envisagera probablement de fournir des armes à l’Ukraine si les transferts russes de technologies nucléaires et de missiles de pointe vers la Corée du Nord sont vérifiés.

La Corée du Sud s’est jointe aux sanctions prises par les États-Unis contre Moscou à la suite de l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Mais elle n’a pas directement fourni d’armes à Kiyv, invoquant une politique de longue date consistant à ne pas fournir d’armes à des pays activement engagés dans des conflits.

La Russie a précédemment nié avoir utilisé des troupes nord-coréennes dans sa guerre avec l’Ukraine. Les médias d’État de la Corée du Nord n’ont fait aucun commentaire à ce sujet.

Le déploiement de troupes nord-coréennes en Russie constituerait la première participation de la Corée du Nord à une guerre majeure depuis la fin de la guerre de Corée de 1950 à 1953. De nombreux experts s’interrogent sur l’aide que les troupes nord-coréennes pourraient apporter à la Russie sur le champ de bataille, en raison de leur manque d’expérience du combat.

La coopération entre la Corée du Nord et la Russie s’est développée au cours des deux dernières années. Les États-Unis, la Corée du Sud et leurs partenaires ont accusé la Corée du Nord de fournir des armes conventionnelles à la Russie en échange d’une assistance économique et militaire. En juin, M. Kim et le président russe Vladimir Poutine ont signé un pacte stipulant une assistance militaire mutuelle en cas d’attaque de l’un ou l’autre pays.