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Économie

Guerre commerciale Canada–États-Unis: les tarifs en chiffres

Voici dix chiffres symboliques pour y voir clair dans l'affrontement économique provoqué par les tarifs de Trump.

/ Noovo Info

En février 2025, Donald Trump a reporté de 30 jours l’imposition de tarifs douaniers sur les importations canadiennes aux États-Unis. Le 4 mars, ces droits de douane sont bel et bien entrés en vigueur, ce qui a entraîné les deux pays — et d’autres nations — dans un affrontement commercial inédit.

Voici 10 chiffres qui symbolisent cette guerre commerciale qui a le potentiel d’avoir de lourds impacts sur les économies canadienne et américaine.

25% – Les droits de douane généraux

Trump impose des droits de douane généraux de 25 % sur pratiquement toutes les marchandises entrant aux États-Unis en provenance du Canada et du Mexique. La riposte canadienne est équivalente.

155 milliards $ - La valeur potentielle de tarification douanière canadienne

Selon le ministère des Finances, le plan de rétorsion du Canada prévoit des droits de douane de 25 % sur une liste de produits américains, allant des aliments et des boissons alcoolisées au papier hygiénique et aux motocyclettes. Il visera également les vêtements et les chaussures, les accessoires et les sous-vêtements, les cosmétiques, les bagages, les articles ménagers, les meubles et les appareils électroménagers, le tabac, le bois d'œuvre, le papier, etc.

Le premier ministre a d’abord activé des contre-tarifs sur 30 milliards $ en produits américains importés au Canada, mais menacé d’étendre cette fourchette à 155 milliards d’ici 21 jours, si le président Trump ne recule pas.

50% – Le potentiel de tarification douanière américaine sur l’aluminium

Trump a signé un plan visant à instituer des droits de douane de 25% sur tout l'acier et l'aluminium entrant aux États-Unis, mettant fin aux exemptions antérieures pour le Canada. Ces droits de douane entreraient en vigueur le 12 mars.

Cela porterait la taxe à l'importation effective sur l'acier et l'aluminium canadiens à 50%, en considérant la première salve de 25% entrée en vigueur mardi.

50 millions $ - Aide maximale par entreprise québécoise

Devant l’incertitude reliée à l’imposition de tarifs douaniers sur les importations canadiennes en sol américain, le premier ministre François Legault a déclenché un programme de soutien aux entreprises québécoises pouvant s’élever jusqu’à 50 millions $ par entreprise.

Les entreprises visées par ce programme sont celles issues du secteur manufacturier ou d’un secteur primaire qui risquent de voir leur chiffre d’affaires perturbé par les tarifs douaniers du président américain.

160 000 – Les emplois québécois à risque

Le premier ministre Legault prévient qu'une mise en place prolongée des droits de douane de Donald Trump risquait de faire très mal au Québec. «On estime que sur six mois, si ces tarifs restent en place, on pourrait perdre jusqu'à 100 000 emplois au Québec. Et si les tarifs restent sur 12 mois, on pourrait perdre 160 000 emplois au total.»

1,5 million – Les emplois canadiens à risque

La présidente du Congrès du travail du Canada, Bea Bruske, estime que le Canada pourrait perdre 1,5 million d'emplois au cours des 12 premiers mois d'une guerre commerciale.

46 kg – Le fentanyl saisi par le Canada au début de l’hiver 2025

Environ une semaine avant l’entrée en vigueur des tarifs de Trump, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a signalé la saisie de plus de 46 kg de fentanyl et de 15 765 comprimés de fentanyl et d'autres opioïdes synthétiques entre le 9 décembre 2024 et le 18 janvier 2025, dans le cadre d'un «sprint national visant à perturber la production et la distribution illégale de fentanyl au Canada».

Le renforcement de la protection à la frontière pour freiner la circulation de drogues vers les États-Unis était une des demandes de l’administration Trump dans les négociations avec le Canada pour éviter l’imposition de tarifs.

Selon Justin Trudeau, il est maintenant clair que, contrairement à ce qu'affirme Donald Trump, les droits de douane américains n'ont rien à voir avec le passage de fentanyl ou de migrants à la frontière. D’après le premier ministre du Canada, le Canada a tout mis en oeuvre pour contrer ces passages qui, au départ, représentent moins de 1 % des entrées aux États-Unis dans les deux cas.

51 – Le rêve de Trump

C’est devenu la ligne de Trump dans toute cette affaire: le président des États-Unis affirme qu’il n’imposera pas des tarifs douaniers de 25% si le Canada devient le 51e État américain.

«Ce n’est pas juste qu’on ait une dette de 200 ou 250 milliards de dollars», a-t-il lancé en visioconférence à partir d’un podium de la Maison-Blanche devant le Forum économique mondial en janvier, parce que les États-Unis «n’ont pas besoin que le Canada fabrique [leurs] voitures».

«On n’a pas besoin de leur bois parce qu’on a nos propres forêts, etc. Nous n’avons pas besoin de leur pétrole et de leur essence – on en a plus que quiconque», a-t-il énuméré, en blâmant indirectement l’administration de son prédécesseur, le président Joe Biden, pour une relation «difficile à gérer» avec le Canada «ces dernières années».

70% - Les entreprises québécoises devant l’inconnu

Plus de 70% des entrepreneurs québécois qui font des affaires aux États-Unis ne savent pas quoi faire pour s’ajuster aux tarifs de Donald Trump.

Un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) montre que les petites et moyennes entreprises ont été prises au dépourvu face à la tornade de tarifs du président américain.

Plus de 55% des 335 entreprises sondés avouent qu’ils ne tiendront pas plus d’un an s’ils sont laissés à eux-mêmes dans la tempête.

2/3 – La résistance économique canadienne

Un sondage de KPMG révèle que les deux tiers des chefs d'entreprise canadiens interrogés affirment pouvoir résister à une guerre commerciale qui durerait plus d'un an.

Le rapport indique également que 86% d'entre eux sont favorables à des mesures de rétorsion tarifaires contre les États-Unis.

Avec la collaboration de Laurie Gervais et de Julien Denis pour Noovo Info, ainsi que de l'information de CTV News, de La Presse canadienne et de The Associated Press.