Début du contenu principal.
La ministre des Affaires étrangères du Canada a tenu un événement public à Montréal mercredi avec son homologue allemande, à la suite de la décision controversée du Canada de renvoyer des pièces d’un gazoduc russe en Allemagne.
Moscou tente de mettre en péril la sécurité énergétique de l'Europe, notamment en refusant le transfert d'une turbine au géant russe Gazprom, selon les ministres des Affaires étrangères du Canada et de l'Allemagne qui affirment que «l'unité» d'Ottawa et Berlin constitue la «meilleure arme» contre les stratagèmes de la Russie.
La ministre Mélanie Joly et la ministre fédérale allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock ont visité le terminal de grain de céréales au Vieux-Port, mercredi matin.
Au port de Montréal, une étape clé pour le transport des céréales canadiennes, @ABaerbock et moi réfléchissons à la crise alimentaire déclenchée par l'emprise de Poutine sur les céréales ukrainiennes.
— Mélanie Joly (@melaniejoly) August 3, 2022
🇨🇦 & 🇩🇪 s'engagent à travailler ensemble pour trouver des solutions. pic.twitter.com/97Aw4zav8W
Par la suite, les deux ministres ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle elles ont parlé de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et des conséquences de la guerre sur les prix de l’énergie et des denrées alimentaires.
«Nous faisons tous face aux conséquences des choix de M. Poutine. [...] La situation à l’étranger est critique», a affirmé Mme Joly.
Mme Joly a rappelé que le Canada a augmenté de 30% sa production de céréales pour contrer les effets de la crise en Ukraine. «Je suis très optimiste pour l’avenir», a-t-elle ajouté.
«L'unité» d'Ottawa, Berlin et des alliés constitue la «meilleure arme» contre les stratagèmes et le «bluff» de la Russie, selon Mélanie Joly et son homologue allemande Annalena Baerbock qui ont participé à un événement public à Montréal mercredi, à la suite de la décision controversée du Canada de renvoyer des pièces d'un gazoduc russe en Allemagne.
Concernant la question des turbines, la ministre allemande Baerbock a remercié du soutien apporté par le Canada.
«Nous voyons maintenant comment la dépendance peut se transformer en question de sécurité. Nous sommes très reconnaissants de votre soutien à la turbine pour Nord Stream One. [...] Vous avez soutenu la solidarité européenne. Cela souligne le leadership de votre pays. Nous devons nous tenir côte à côte. Je sais que ce n'était pas facile pour vous et je vous en suis reconnaissant», a-t-elle déclaré en ajoutant qu'il faut rester solidaires devant la Russie.
La ministre Joly a expliqué qu'il était difficile de prendre cette décision, mais qu'il était nécessaire pour faire face à la Russie.
«Notre but était de trouver une solution. À la fin de la journée, nous savons que Poutine pratique une guerre hybride. Il utilise la pression économique pour tenter de nous diviser. Il tentait se trouver un prétexte un alibi, mais on a maintenant la confirmation que c'était du bluff», a-t-elle précisé.
À lire | La Russie répète le nouveau message de Vladimir Poutine contre une guerre nucléaire
«Nous constatons qu'il y a une crise énergétique en Europe. Le Canada est en mode solutions. Nous discutons des possibilités sur les manières d’aider l’Allemagne tout en gardant en tête nos objectifs de lutte aux changements climatiques», a renchéri la ministre Joly.
La Russie a réduit à 20% les livraisons de gaz naturel à l'Allemagne par le gazoduc Nord Stream 1 et les réductions répétées par Gazprom des livraisons de gaz à divers pays font craindre que la Russie ne coupe complètement les approvisionnements pour tenter de faire pression sur l'Europe.
En juillet, le Canada a déclaré qu'il accorderait à une entreprise canadienne une exemption aux sanctions russes et autoriserait l'exportation vers l'Allemagne de six turbines en réparation à Montréal, qui font partie du gazoduc Nord Stream 1.
Donc cinq autres pièces d'équipements devraient éventuellement quitter Montréal pour être transférées à Gazprom.
«On n'a pas tous les détails du contrat entre Gazprom et Siemens', a expliqué la ministre Joly en précisant qu'il s'agissait d'un contrat `de maintenance de six turbines pour deux ans».
Après la conférence de presse, les deux ministres ont particpé à un déjeuner-causerie organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Bienvenue au Canada @ABaerbock!
— Mélanie Joly (@melaniejoly) August 3, 2022
Partenaires transatlantiques et alliés de l'OTAN, le 🇨🇦 et l'🇩🇪ont de profonds liens. Nous travaillerons ensemble pour faire face aux conséquences de la guerre de Poutine, gérer la crise alimentaire et lutter contre le changement climatique. pic.twitter.com/0CpgZxnf4u
En juillet, le Canada a déclaré qu'il accorderait à une entreprise canadienne une exemption aux sanctions russes et autoriserait l'exportation vers l'Allemagne de six turbines en réparation à Montréal, qui font partie du gazoduc Nord Stream 1.
Donc cinq autres pièces d'équipements devraient éventuellement quitter Montréal pour être transférées à Gazprom.
«On n'a pas tous les détails du contrat entre Gazprom et Siemens», a expliqué la ministre Joly en précisant qu'il s'agissait d'un contrat «de maintenance de six turbines pour deux ans».
Gaz naturel et hydrogène au cœur des discussions
Les craintes croissantes d'une crise énergétique liée au conflit en Ukraine sont telles que le gouvernement allemand considère prolonger la durée d'exploitation des trois dernières centrales nucléaires en activité en Allemagne. L'ancienne chancelière Angela Merkel avait pourtant annoncé leur fermeture définitive.
à la demande énergétique de ses citoyens et de ses entreprises, et la ministre Baerbock n'a pas caché que son gouvernement est préoccupé par la demande énergétique qui augmentera l'hiver prochain.
«On est en mode solution», a indiqué Mélanie Joly en évoquant, comme l'avait fait le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, il y a quelques mois, la possibilité que le Canada exporte de l'hydrogène et du gaz naturel pour aider l'Europe à se défaire de sa dépendance au pétrole russe.
Elle a souligné que beaucoup de discussions étaient en cours entre Ottawa et les différentes provinces à ce sujet.
En faisant référence au Québec, la ministre Joly a fait cette remarque lors d'un événement organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en après-midi: «Ça vaut la peine de regarder ce qu'on peut faire avec l'hydrogène».
Elle a indiqué que grâce à l'hydro-électricité, le Québec «peut produire de l'hydrogène vert» et éventuellement l'exporter sur les marchés européens.
Le gaz naturel et l'hydrogène sont des «sujets de discussion très importants» entre l'Allemagne et le Canada, a renchéri son homologue allemande.
Le Canada aide déjà l'Europe, l'Allemagne en particulier, à faire face à la crise énergétique, mais cette assistance provient des énergies fossiles.
Ottawa a annoncé en mars dernier que l'industrie canadienne augmenterait progressivement ses exportations de pétrole et de gaz d'environ 300 000 barils par jour au cours de 2022, afin de remplacer le pétrole et le gaz russe, et que le Canada ne comptait pas dépasser ce seuil pour pallier le manque de pétrole russe.
Avec les informations de Louis-Philippe Bourdeau pour Noovo Info