Le pays pourrait même ressentir davantage les effets des tarifs douaniers de Trump, puisque 80% des exportations mexicaines traversent la frontière américaine, rappelle l’ex-ambassadeur du Canada au Mexique François Alarie.
La riposte de la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum sera toutefois dévoilée dimanche. «Les Mexicains sont des experts à faire des tarifs très chirurgicaux. Ils analysent ce que le Canada va faire et vont frapper des choses bien précises dans des États précis, avec des produits précis, où il y a des sénateurs américains qui ont peut-être un peu d’influence», explique M. Alarie. Selon lui, le bourbon du Kentucky pourrait par exemple être visé par la riposte mexicaine.
L’ex-ambassadeur, qui réside aujourd’hui à Mexico, rappelle que le pays avait déjà recouru à cette stratégie en 2018, lorsque Donald Trump avait imposé des tarifs sur l’acier et l’aluminium.
Une réplique qui dépasse les tarifs
D’après M. Alarie, le Mexique pourrait imposer aux États-Unis des sanctions qui dépassent la guerre tarifaire. Le pays pourrait par exemple imposer un droit d’entrée aux Américains à la frontière. «Il y a à peu près 10 millions d’Américains qui vont en vacances chaque année au Mexique. Il y a des rumeurs qu’il pourrait y avoir un tarif spécial de par exemple 50 $ par personne», avance-t-il.
Des relations différentes
Les moqueries de Donald Trump envers Justin Trudeau ont fait le tour du monde, lui qui a affublé à son homologue canadien le sobriquet de «gouverneur du Canada». La présidente mexicaine n’a pas tout à fait droit au même traitement, observe François Alarie.
«La relation n’est peut-être pas plus sympathique, mais elle est certainement plus polie. Il [l’appelle] ‘’Madame la présidente’’», souligne-t-il.
Le taux d’appui des Mexicains envers leur présidente est d’ailleurs très fort, s’établissant à environ 80% selon l’ex-ambassadeur.
Un lien qui s’est refroidi
Aux dires de M. Alarie, les relations entre le Canada et le Mexique étaient beaucoup plus solides avant la pandémie. «La relation Canada-Mexique est devenue à peu près au niveau zéro. Il y a très peu de relations, quelques appels ici et là. Je pense qu’on a tout avantage, devant l’intimidateur qu’est notre voisin commun, à s’unir et trouver des points communs», lance-t-il.
Pour l’entrevue intégrale, voyez la vidéo.