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Même s'il n'a réussi à faire élire aucun député le 3 octobre dernier, le chef du Parti conservateur du Québec soutient qu'une place à l'Assemblée nationale lui revient de droit.
Éric Duhaime revendique sa place au soleil.
Même s'il n'a réussi à faire élire aucun député le 3 octobre dernier, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) soutient qu'une place à l'Assemblée nationale lui revient de droit.
Mardi, dès la reprise des travaux parlementaires, M. Duhaime va expédier une lettre à celle qui devrait selon toute vraisemblance devenir la prochaine présidente de l'Assemblée nationale, la députée de Montarville, Nathalie Roy, pour la convaincre de lui accorder un statut particulier, en dépit du fait qu'il n'a pas réussi à se faire élire.
«Il faut trouver une façon d'aménager une disposition qui va nous donner un minimum de place au soleil», a commenté M. Duhaime, dimanche, en entrevue téléphonique à La Presse Canadienne, en marge d'une activité partisane tenue en Beauce.
Pour justifier sa requête, il fera valoir que son parti a reçu l'appui de plus d'un demi-million d'électeurs le 3 octobre, et que leur voix doit être entendue au parlement.
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M. Duhaime revendique essentiellement trois choses: qu'on lui fournisse un bureau dans l'enceinte du parlement, qu'on lui permette d'avoir accès aux membres de la tribune de la presse parlementaire lors de points de presse tenus à l'Assemblée nationale et l'assurance de pouvoir participer aux huis clos normalement réservés aux élus, lors de la présentation du budget par exemple.
Selon lui, un refus d'accéder à ses demandes, qui marqueraient un précédent, aurait «quelque chose d'antidémocratique. C'est complètement aberrant ce qui est en train de se produire».
Il estime que la présidence de l'Assemblée nationale «a le pouvoir de s'assurer que chaque vote compte au Québec. C'est la gardienne de la démocratie québécoise», a fait valoir le chef politique.
Au cours des dernières semaines, il dit avoir contacté les autres chefs de parti et dit avoir bon espoir qu'ils vont tous appuyer sa démarche et ses demandes.
«Ces accommodements ne coûteront pas un sou aux contribuables et cette approche enverrait un signe positif que chaque vote compte au Québec. Il en va du respect de votre institution, de la promotion d'une saine démocratie et de la valorisation de chaque vote», écrit M. Duhaime dans sa lettre, qui sera expédiée mardi, dès l'élection de la présidente.
Si un seul des 125 députés passait dans son camp, M. Duhaime n'aurait pas à effectuer toutes ses démarches. Un député transfuge conservateur lui ouvrirait automatiquement les portes du parlement. On ne se surprendra pas qu'en parallèle des demandes dirigées vers l'Assemblée nationale, M. Duhaime effectue du maraudage. «On commence à identifier des gens qui sont insatisfaits dans les différents caucus», admet-il, sans vouloir donner de noms.
Malgré ses revendications pour avoir sa place au parlement, M. Duhaime n'est pas prêt pour autant à réclamer une réforme en profondeur des règles et une refonte du mode de scrutin, sous prétexte que son parti ne s'est pas prononcé sur cette question. Mais cela sera fait, assure-t-il, lors du prochain congrès du parti en 2023.
Le Parti conservateur a obtenu 13% du vote populaire, le 3 octobre.
Pour obtenir une reconnaissance officielle à l'Assemblée nationale, un groupe parlementaire doit avoir recueilli au moins 12 députés ou 20% du vote. «Ce pourcentage doit être revu à la lumière de la nouvelle réalité», a-t-il dit, faisant référence à la multiplication du nombre de partis ces dernières années.
Il serait personnellement favorable à baisser la barre de la reconnaissance parlementaire à «5 ou 10%» du vote populaire, au lieu de 20%, «ce qui serait beaucoup plus réaliste».