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Puisqu'il n'y a pas eu assez de progrès à la table de négociation...
Lassé de la «précarité» dans laquelle doivent vivre bon nombre de ses membres, le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec (SAQ) a amorcé mercredi une grève de deux jours, souhaitant envoyer un message fort à la société d'État.
Selon la présidente de la CSN, Caroline Senneville, ce sont en effet 70% des salariés des succursales de la SAQ qui vivent dans un état de précarité. «Ce que ça veut dire, être précaire, que de périodes de deux semaines en deux semaines, on ne sait pas si on va avoir assez d’heures pour payer l’épicerie, que si on travaille, on ne connait pas notre horaire, que tant qu’on est précaires, on n'a pas d’assurance collective», a-t-elle développé lors d'un point de presse, mercredi.
Voyez le reportage de Lili Mercure sur ce sujet dans la vidéo.
Mme Senneville a par le fait même dénoncé un manque d'ouverture de la part de la direction de la SAQ. «.Ce qu’on demande à la SAQ, c’est de retourner à la table de négociations et de nous répondre autre chose que non», a insisté la présidente de la CSN, ajoutant que les négociations de mardi ne «s'étaient pas très bien passées».
Un employé à temps partiel en grève a témoigné au micro de Noovo Info être reconnaissant du support de la clientèle de la SAQ. «Ça fait vraiment chaud au cœur», a-t-il laissé tomber. Sa principale demande? Pouvoir miser sur des horaires plus «prévisibles», déplorant n'avoir droit qu'à quelques heures et être sur appel le reste du temps.
«Sinon, on se lève le matin et on attend un appel», illustre-t-il.
De son côté, Alexandre Bolduc, un salarié de Trois-Rivières venu à Montréal pour manifester, a indiqué qu’il serait prêt à continuer la grève, alors que le syndicat s’est doté de 15 jours de grève au total.
«On veut avoir la meilleure convention possible et c’est avec la mobilisation de mes collègues de partout au Québec qu’on va l’obtenir», a-t-il lancé.
Vous vous demandez si votre succursale est ouverte? Voici la liste des établissements ouverts.
Sur le coup de minuit, le syndicat a confirmé sur sa page Facebook qu'il entrait officiellement en grève mercredi, puisqu'il n'y a pas eu assez de progrès à la table de négociation.
À moins d'une avancée significative, la grève se poursuivra jeudi. Parmi les principaux points en litige, on note l'ajout de postes permanents, l'accès aux assurances et l'accès à la formation.
Grève à la SAQ : malgré les intempéries, quelques centaines de syndiqués ont manifesté dans les rues de la métropole ce matin. Une autre journée de débrayage est prévue demain. @NoovoInfo pic.twitter.com/x8v4u4BSFB
— Lili Mercure (@lili_mercure) April 24, 2024
La question des salaires n'a pas encore été abordée, a rapporté le syndicat, qui est rattaché à la Fédération des employé(e)s des services publics, affiliée à la CSN.
De son côté, la direction de la SAQ a indiqué plus tôt cette semaine qu'un plan de continuité des affaires serait mis en place en cas de grève, afin d’offrir à sa clientèle un accès limité à son réseau de succursales.
Dans un communiqué envoyé mercredi, la direction a affirmé prendre acte de la décision du syndicat et a ajouté être disposée à négocier en tout temps. Une journée de négociation est d'ailleurs prévue le 29 avril prochain.
«Notre intention est inchangée depuis le début de cette négociation : arriver à une entente satisfaisante, tant pour la SAQ que pour nos employé(e)s», poursuit la SAQ.
Mercredi, plusieurs événements de mobilisation doivent avoir lieu à l'occasion de cette grève, notamment à Montréal, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke, Saguenay, Gatineau, Rouyn-Noranda et Sainte-Thérèse.
De passage à l'Assemblée nationale mardi, à l'occasion de l'étude des crédits du ministère des Finances, volet SAQ, le président et chef de la direction de la SAQ, Jacques Farcy, a dit avoir confiance d'en arriver à une entente avec les syndiqués.
«Les négociations sont très actives, les progrès sont réels à la table, donc ça rend confiant sur le fait d'en arriver à une entente», a affirmé M. Farcy.
M. Farcy a toutefois fait savoir qu'en cas de conflit de travail, la SAQ avait pour objectif d'ouvrir le plus de succursales possible, mais que seuls les cadres travailleraient sur le plancher.