Début du contenu principal.
Il a envoyé sa lettre de démission au premier ministre Justin Trudeau. Noovo Info a obtenu une copie de la lettre.
David Johnston remet sa démission à titre de rapporteur spécial sur l'ingérence étrangère.
Il a envoyé sa lettre de démission au premier ministre Justin Trudeau. Noovo Info a obtenu une copie de la lettre.
Dans une lettre envoyée à M. Trudeau, M. Johnston explique son choix par l'effet du «climat hautement partisan entourant (sa) nomination et (son) travail».
«Lorsque j'ai assumé le mandat de rapporteur spécial indépendant sur l'ingérence étrangère, mon objectif était d'aider à accroître la confiance dans nos institutions démocratiques», a-t-il écrit. Selon lui, le «climat» a entraîné l'effet inverse.
Les partis d'opposition se sont unis mercredi de la semaine dernière pour que les Communes demandent au rapporteur spécial de se retirer. Ils ont entériné une motion néo-démocrate pour ce faire.
M. Johnston avait passé l'essentiel de son long témoignage mardi aux Communes à rejeter une par une les affirmations des députés des partis d'opposition voulant qu'il ne soit pas impartial dans le dossier de l’ingérence étrangère, mais ses démentis ont été loin de convaincre ces mêmes élus.
Les partis d'opposition en avaient aussi contre la principale recommandation de son rapport préliminaire, déposé à la fin avril, tranchant en défaveur d'une enquête publique et indépendante sur l'ingérence étrangère.
C'est donc sans surprise que Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), a accueilli avec enthousiasme le départ de M. Johnston, vendredi.
«David Johnston a fait la bonne chose», a écrit M. Singh sur Twitter, demandant à nouveau une enquête publique sur l'ingérence étrangère. Pour le leader néo-démocratique, il va de la restauration de la «confiance en notre démocratie».
David Johnston a fait ce qu'il fallait.
— Jagmeet Singh (@theJagmeetSingh) June 9, 2023
Le Premier ministre doit maintenant ouvrir une enquête publique afin que nous puissions rétablir la confiance dans notre démocratie.
Même son de cloche du côté du Bloc québécois: «Le premier ministre Justin Trudeau n’a d’autre choix que de confier au Parlement la nomination d’un-e juge qui présidera une commission d’enquête publique et indépendante sur les ingérences chinoises au Canada», la lancé le chef Yves-François Blanchet dans une publication sur Twitter.
Un peu plus tard, le chef conservateur, Pierre Poilievre, s'est attaqué directement à M. Trudeau en l'accusant de vouloir «dissimuler l'aide qu'il a reçue du gouvernement communiste de Pékin».
Trudeau has been flailing around for months trying to cover up the help he got from Beijing’s Communist government.
— Pierre Poilievre (@PierrePoilievre) June 9, 2023
He has destroyed the reputation of a former Governor General all to cover up his own refusal to defend Canada from foreign interests and threats.
He must end his…
«Il a détruit la réputation d'un ancien gouverneur général pour dissimuler son propre refus de défendre le Canada contre les intérêts et les menaces étrangers. Il doit mettre fin à sa dissimulation, cesser de se cacher et demander une enquête publique complète sur l'ingérence de Pékin», a-t-il écrit en anglais sur Twitter.
M. Johnston a précisé dans sa lettre que son départ prendra effet quand il aura complété et remis un «un bref rapport final», ce qu'il compte faire d'ici la fin du mois.
Il a insisté sur le fait qu'il a aussi recommandé dans son rapport préliminaire la tenue d'audiences publiques, qu'il devait lancer en juillet, «visant à la fois à sensibiliser le public et à considérer la nécessité de réformer divers aspects des systèmes et des politiques du gouvernement liés à l'ingérence étrangère».
Il réclame dans sa missive que M. Trudeau nomme quelqu'un d'autre pour faire ce travail, soit «une personne respectée, dotée d'une expérience en sécurité nationale».
«Idéalement, vous devriez consulter les partis de l'opposition afin de déterminer des candidats appropriés pour diriger cet effort», peut-on également lire.
Le rapporteur spécial a toujours eu la confiance du premier ministre, bien qu'une majorité de députés ont voté en faveur de sa démission. M. Trudeau disait le 2 juin dernier être déterminé à maintenir en place l'ex-gouverneur général en tant que rapporteur spécial du Canada sur l'ingérence étrangère.
Le ministère du bureau du premier ministre, le Bureau du Conseil privé, a indiqué dans une déclaration écrite que le gouvernement «annoncera les prochaines étapes en temps voulu».
«M. Johnston est un fonctionnaire accompli, ajoute-t-on. Nous le remercions pour son rapport du 23 mai et pour son engagement durable envers le Canada et les Canadiens.»
Avec de l'information de La Presse canadienne.