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La Banque du Canada a relevé son taux directeur à cinq reprises depuis mars, et devrait faire sa prochaine annonce sur sa politique monétaire le 26 octobre.
Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, affirme que de nouvelles hausses de taux d'intérêt seront nécessaires pour faire baisser l'inflation, malgré certains signes précurseurs d'un ralentissement économique.
Dans le texte d'un discours destiné à la Chambre de commerce de Halifax, M. Macklem a affirmé jeudi que la forte inflation reflétait de plus en plus les pressions internes sur les prix.
Le gouverneur a souligné que même si des événements mondiaux tels que la pandémie et l'invasion russe de l'Ukraine avaient alimenté la hausse des prix, la demande dépassait l'offre plus largement dans l'économie canadienne.
M. Macklem a estimé qu'en rétrospective, en estimant initialement que la forte inflation serait probablement passagère, la banque centrale avait «fait preuve d'un trop grand optimisme».
Avec la réouverture complète de l'économie au printemps, la demande refoulée de services dans certains secteurs comme ceux des voyages et des loisirs a commencé à faire grimper l'inflation encore plus haut, a-t-il noté.
«Les Canadiens ont pu sentir directement ces pressions lorsqu'ils tentaient de réserver un emplacement de camping ou une table à leur restaurant favori», a affirmé M. Macklem, selon le texte préparé de son discours.
Après que l'inflation annuelle a atteint 8,1 % en juin, la cadence des hausses de prix au Canada a ralenti, principalement en raison de la baisse des prix de l'essence. En août, l'inflation annuelle était de 7,0 %.
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Cependant, M. Macklem a souligné que les mesures de base de l'inflation «n'avaient pas encore diminué sensiblement», même si l'inflation d'ensemble a diminué.
Alors que la Banque du Canada surveille l'inflation et les effets des hausses de taux d'intérêt, le gouverneur a expliqué qu'il accordait une attention particulière aux mesures de base de l'inflation, qui ont tendance à être moins volatiles que l'inflation d'ensemble.
Avec la hausse des taux d'intérêt, qui continue de ralentir l'économie canadienne, certains économistes s'attendent à ce que le Canada entre dans une récession légère ou modérée.
La Banque du Canada a déjà évoqué un «atterrissage en douceur», scénario où l'inflation diminuerait sans déclencher un ralentissement économique sérieux.
Lorsqu'on lui a demandé si la probabilité de réussir un `atterrissage en douceur' s'était réduite, lors d'une conférence de presse jeudi après-midi, M. Macklem a rappelé que l'objectif principal de la banque était de rétablir une inflation faible et stable.
«Notre mandat est clair. Notre principale responsabilité est la stabilité des prix», a-t-il déclaré.
La Banque du Canada devrait faire sa prochaine annonce sur sa politique monétaire le 26 octobre, et elle profitera de l'occasion pour fournir une mise à jour de ses prévisions économiques.
Depuis mars, la banque centrale a relevé son taux directeur à cinq reprise, le faisant passer de 0,25 % à 3,25 %. Il s'agit de l'un des cycles de hausse des taux les plus rapides de son histoire.
Dans son discours, M. Macklem a dit voir des signes que les forces inflationnistes mondiales s'atténuent et a estimé que l'inflation alimentaire devrait bientôt commencer à diminuer.
Cependant, malgré la chute des prix des matières premières et l'assouplissement des chaînes d'approvisionnement mondiales, ces évolutions ne suffisent pas à faire diminuer l'inflation au Canada, a-t-il ajouté.
Avec des marchés du travail toujours tendus, une économie toujours en «demande excédentaire» et une inflation toujours trop élevée, le gouverneur a estimé que de nouvelles hausses des taux d'intérêt seraient nécessaires.
Dans une note, l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfield, a souligné que le discours de M. Macklem avait une «inclinaison belliciste». La CIBC prévoit que la banque centrale augmentera son taux directeur d'un demi-point de pourcentage plus tard ce mois-ci.
S'adressant aux journalistes, M. Macklem a estimé que la banque avait été «très claire» sur les indicateurs qu'elle examine lorsqu'elle prend ses décisions de politique monétaire.
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«En étant clair sur ce que nous regardons, je pense que cela aide le marché à digérer les nouvelles qui arrivent», a fait valoir M. Macklem.
La banque centrale surveille également les attentes d'inflation des particuliers et des entreprises, craignant que l'inflation ne «s'enracine». Des attentes de forte inflation peuvent amener les entreprises à fixer des prix futurs encore plus haut et les travailleurs à exiger des salaires plus élevés dans leurs futurs contrats salariaux.
La banque devrait publier ses enquêtes sur les perspectives des consommateurs et des entreprises plus tard ce mois-ci, qui fourniront une mise à jour sur l'évolution de leurs attentes.
Dans son discours, M. Macklem a expliqué que pour garder le contrôle des attentes d'inflation, «l'inflation devra baisser très nettement pour que les Canadiens maintiennent leur confiance».
«Bref, il y a encore à faire», a-t-il ajouté.
Le marché du logement s'est considérablement refroidi en réponse à la hausse des coûts d'emprunt. La croissance économique a également ralenti, l'économie ayant enregistré trois mois consécutifs de pertes d'emplois. Cependant, le plein effet des hausses de taux d'intérêt mettra du temps à se faire sentir dans l'économie.
M. Macklem a indiqué qu'une forte inflation nuisait aux personnes et aux entreprises en créant «l'incertitude et des inégalités», en faussant la prise de décision et en sapant la confiance.
Le gouverneur a déclaré que la banque était «déterminée» à rétablir la stabilité des prix au Canada.