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Des centaines de manifestants «pro-république» ont pris leurs quartiers à Trafalgar Square dès le début de matinée samedi
Au passage du carrosse transportant Charles III à l'abbaye de Westminster, Anna Edwards n'a pas agité avec ferveur de drapeau britannique mais a brandi le plus haut possible sa pancarte barrée d'un irrévérencieux «Not My King» («pas mon roi»).
Comme elle, des centaines de manifestants «pro-république» ont pris leurs quartiers à Trafalgar Square dès le début de matinée samedi et ont installé d'immenses drapeaux jaunes «Abolish The Monarchy» («abolition de la monarchie») le long de la route empruntée par le roi avant d'être couronné.
«Je suis pro-démocratie et je pense que les gens devraient avoir le choix s'ils veulent ou non un monarque comme chef d'Etat», souligne cette Londonienne de 33 ans.
«Je ne suis pas spécialement anti-monarchie, mais je suis pro-choix», affirme-t-elle à l'AFP tandis que les manifestants affluent par centaines dans la bonne humeur.
Une question est toutefois sur toute les lèvres: la police, qui avait annoncé un niveau de «tolérance» très faible vis-à-vis des protestations, va-t-elle intervenir pour empêcher la mobilisation?
Ces craintes ont rapidement étaient confirmées: le mouvement Republic à l'origine de la manifestation annonce que son leader Graham Smith a été arrêté avec cinq autres militants et que des centaines de pancartes» frappées du slogan «Not my King» (pas mon roi) ont été saisies.
«Libérez Graham Smith», se mettent alors à hurler les manifestants alors que sur une plateforme en hauteur, plusieurs policiers surveillent la foule, jumelles et caméras en main, pour repérer le moindre débordement.
«C'est exactement pour cela que nous sommes là aujourd'hui. Parce que la monarchie représente tout ce qui va mal au Royaume-Uni: les privilèges, les inégalités et l'absence de démocratie», déclare à l'AFP Martin Weegman, casquette «Republic» vissée sur la tête.
La police britannique a indiqué avoir arrêté 52 manifestants samedi en marge du couronnement de Charles III à Londres et défendu ces interpellations très critiquées en expliquant avoir été informée de projets de perturber l'événement historique.
Les forces de l'ordre ont arrêté des dizaines d'écologistes qui prévoyaient des actions sur le trajet de la procession royale mais aussi au moins six militants antimonarchie dont le dirigeant du mouvement Republic Graham Smith, qui avaient organisé une manifestation à Trafalguar Square.
Précisant avoir arrêté 52 personnes toujours en garde à vue pour trouble à l'ordre public en fin d'après-midi samedi, la Metropolitan Police de Londres a indiqué avoir «reçu des informations indiquant que les manifestants voulaient perturber la procession du couronnement».
«Cela comprenait des informations indiquant que des individus voulaient essayer de vandaliser des monuments avec de la peinture, franchir les barrières et perturber les déplacements officiels», a précisé Scotland Yard.
Cela semble faire référence au type d'actions du mouvement écologiste Just Stop Oil dont des militants ont été interpellés mais n'explique pas explicitement l'arrestation d'antimonarchistes dont des pancartes «Not my King» («pas mon roi») ont été saisies.
Cela n'a pas empêché des centaines de sympathisants républicains de manifester au passage de la procession royale, une présence limitée mais inimaginable sous Elizabeth II.
L'action de la police qui avait déployé plus de 11.000 agents samedi a été critiquée par des organisations de défense des droits humains.
Elle intervient quelques jours après la promulgation accélérée d'une nouvelle loi controversée renforçant les pouvoirs de la police pour contrer les manifestations.
«Nous avons le devoir d'intervenir lorsque des manifestations deviennent délictueuses et risquent de causer de graves perturbations», a souligné Karen Findlay qui coordonnait l'opération policière, citée dans le communiqué de la police.
«Cela dépend du contexte. Le couronnement est un événement qui ne se produit qu'une fois par génération et c'est un élément clé de notre évaluation», a-t-elle ajouté.