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Michael Sabia, sous-ministre des Finances, est l’un des trois hauts fonctionnaires de ce ministère à témoigner jeudi devant la Commission sur l’état d’urgence.
Le plus haut fonctionnaire au ministère fédéral des Finances soutient que l’économie du Canada était déjà confrontée à l’incertitude lorsque les manifestations contre les mesures sanitaires ont bloqué des postes frontaliers et paralysé le centre-ville d’Ottawa l’hiver dernier.
Michael Sabia, sous-ministre des Finances, est l’un des trois hauts fonctionnaires de ce ministère à témoigner jeudi devant la Commission sur l’état d’urgence. La commission doit déterminer si le gouvernement libéral était justifié d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence, le 14 février, pour mettre fin aux manifestations.
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M. Sabia a soutenu jeudi matin que lorsque les manifestations du «convoi de la liberté» ont commencé, fin janvier, l’économie canadienne était déjà à un «moment très, très fragile», en raison des effets persistants de la pandémie de COVID-19 et de l’évolution de la dynamique du commerce mondial.
M. Sabia a expliqué que le Canada traversait aussi une «période très délicate», alors que le gouvernement fédéral préparait son prochain budget et qu’il anticipait les conséquences de l’invasion imminente de l’Ukraine par la Russie.
Le sous-ministre a déclaré à la commission que les manifestations, qui ont causé la fermeture de passages frontaliers, nuisaient également à la réputation du Canada en tant que partenaire commercial fiable, à une époque où le protectionnisme était florissant aux États-Unis.
Il a également indiqué jeudi que le ministère des Finances craignait que si les manifestations s’éternisaient trop longtemps, il y ait des conséquences durables pour l’économie, en particulier pour l’industrie automobile canadienne.
La conseillère à la sécurité nationale du premier ministre Justin Trudeau, Jody Thomas, devait également témoigner plus tard jeudi.
La commission a déjà appris que quelques heures après la décision historique d’invoquer la loi, le 14 février, Mme Thomas a contacté la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour une évaluation de la menace des manifestations à Ottawa et à plusieurs postes frontaliers.
Les gestes posés à l’époque par Mme Thomas, détaillés dans des documents déjà déposés en preuves à la commission, offrent un aperçu des conseils que M. Trudeau et ses collègues du cabinet recevaient au moment où ils ont décidé d’invoquer la loi d’exception, jamais utilisée depuis son adoption en 1988.
La commission d’enquête a appris que Mme Thomas n’avait pas utilisé les voies officielles et qu’elle avait déclaré à la GRC que les manifestations constituaient une menace pour la démocratie et l’état de droit.
Lorsque M. Trudeau a invoqué la Loi sur les mesures d’urgence, il a expliqué aux Canadiens que les pouvoirs extraordinaires, mais temporaires, de cette loi d’exception étaient nécessaires pour mettre un terme aux manifestations.
La loi permettait notamment aux institutions financières de geler des comptes de personnes ou d’entreprises liées aux manifestations.