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Santé

Coincée sur une liste d'attente pour une chirurgie, la CNESST lui refuse des soins au privé

Les indemnités de salaire représentent un plus gros montant que les frais de chirurgie au privé. La CNESST refuse de rembourser les soins. «Est-ce que cela fait du sens ?», s'interroge Pamela Villeneuve.

Pamela Villeneuve est hors service suite à une blessure au travail.
Pamela Villeneuve est hors service suite à une blessure au travail.
Stephane Giroux
Stephane Giroux / CTV News

Alors que le Québec continue de lutter pour recruter et maintenir du personnel dans les hôpitaux, les foyers de soins et les cliniques, une préposée aux bénéficiaires affirme que la bureaucratie l'empêche de retourner au travail.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

Pamela Villeneuve est hors service suite à une blessure au travail.

«Je nettoyais un patient. Quand il s'est levé, sa couche est tombée et il a continué à marcher pendant que j'essayais de la ramasser. Il a continué à marcher et mon poignet s'est tordu», a raconté la préposée aux bénéficiaires à CTV News.

Pamela Villeneuve a continué à travailler malgré la douleur, mais a finalement été contrainte de demander une indemnisation des travailleurs et de rester à la maison en attendant une chirurgie.

Mais Mme Villeneuve affirme qu'elle a été placée sur une longue liste d'attente et qu'elle devra endurer au moins deux ans de douleur pendant qu'elle reste à la maison.

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Privé vs public

Explorant ses options, elle a consulté un chirurgien privé qui travaille en dehors du système d'assurance maladie du Québec.

La clinique privée a indiqué que la procédure coûterait 10 000 $. Mme Villeneuve pensait que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) du Québec paierait la facture, mais elle affirme qu'elle a refusé.

«Ils m'ont dit, en raison du protocole, "nous ne paierons jamais pour des chirurgies privées"», a déclaré Mme Villeneuve.

Elle affirme que la CNESST a plutôt accepté de lui verser une partie de son salaire pendant au moins deux ans soit pendant la période où elle attend une chirurgie dans un hôpital public, ce qui coûterait beaucoup plus cher que 10 000 $.

«(Cela représente) entre 70 et 80 % de mon salaire, soit environ 37 000 $ par an. Est-ce que cela fait du sens ?», s'interroge Mme Villeneuve.

Dans une déclaration, la CNESST a déclaré qu'elle ne pouvait pas commenter les cas individuels, mais a affirmé qu'un travailleur blessé au travail a «droit aux services des professionnels de la santé de son choix, lorsque cela est nécessaire en raison de la blessure professionnelle».

«Les chirurgies effectuées dans des cliniques privées peuvent être remboursées dans certaines conditions, notamment si le service n'est pas offert dans un établissement de santé publique. Dans tous les cas, les coûts admissibles sont remboursés au taux établi par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ)», peut-on lire dans la déclaration de la CNESST.

Un cas «préoccupant»

Paul Brunet, défenseur des droits des patients, a déclaré que le récit de Mme Villeneuve est préoccupant.

«La CNESST embauche des médecins privés, des professionnels de la santé privés, pour résoudre certains cas», a-t-il déclaré.

«Je ne comprends pas pourquoi ils ne feraient pas la même chose pour un employé du système de santé qui peut aider le système et réduire les temps d'attente.»

En attendant, Mme Villeneuve affirme qu'elle préférerait beaucoup retourner au travail plutôt que de recevoir des prestations.

«Si j'étais admissible à un prêt à la banque, à ce stade de ma vie, je l'obtiendrais. Je ne me battrais plus, j'ai tellement mal.»

Stephane Giroux
Stephane Giroux / CTV News