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Le temps des Fêtes, ça vient avec la poche de père Noël, toute remplie de traditions.
Le temps des Fêtes, ça vient avec la poche de père Noël, toute remplie de traditions. Celles que l’on affectionne au sens large de la société et celles que chaque famille a instaurées. Des traditions qui s’installent au fil du temps et qui se solidifient au fur et à mesure qu’elles forgent des souvenirs familiaux.
Ma mère, Ginette (rebaptisée Néné au fil du temps), a toujours cuisiné au même rythme qu’une PME en pleine expansion dans le temps des Fêtes. Pour notre plus grand plaisir, parce que ma mère avec ce don de faire de la bouffe qui nous amenait au nirvana des estomacs.
Comme on est originaire de Charlevoix, la tourtière (pas le pâté à la viande), les pâtés à la viande (pas la tourtière), les pâtés croches (pas la tourtière ou le pâté à la viande) embaumaient mes vêtements dès le début décembre.
Je n’ai jamais possédé le doigté magique de la spatule et du chaudron de ma mère. Mon don à moi, c’était plus celui de lui demander de tout cuisiner pour moi. Depuis le début de ma vingtaine, je me disais qu’il fallait que j’apprenne ses recettes à elle. Que je poursuive sa tradition du bon manger. Même ne pas arriver à sa cheville de cuisinière des cantons, juste être capable de refaire ses classiques charlevoisiens de façon potable et mangeable.
Naturellement, au fil du temps, j’ai remis et remis et encore remis tout ça. Parce que j’avais autre chose à faire. Parce qu’on le radote : la vie avance vite. Parce que ce n’était pas ma priorité. Parce que et parce que et parce que. Et puis voilà… Il est trop tard.
Je vous l’ai déjà mentionné, la mémoire de ma mère s’efface. On ne pourra plus cuisiner ensemble. Dans ma vie qui va vite, je n’ai pas pris cette fameuse pause pour apprendre ses recettes traditionnelles. Sa bouffe. C’est un des plus grands regrets de ma vie. Ça me pince le cœur avec un casse-noisette. Je peux juste me dire que j’aurais donc dû.
Je prends le blâme. C’était à moi de faire honneur à son don du fourneau parce que je suis enfant unique. Oui, je peux essayer de reproduire ses recettes, mais il manquera toujours ses conseils et ses secrets.
Je n’ai pas la dent sucrée. Je mange rarement du dessert. Mais, il y a un dessert que ma mère me faisait toujours et que j’adorais. Rien de grandiose. Seulement un dessert de tous les jours et du temps des fêtes. Un dessert de maman. Le genre de dessert qui vous ajoute du doux sur le cœur les jours de tempête.
J’ai retrouvé cette recette que j’avais publiée dans un recueil de bouffes de l’époque de TQS (le grand-père de NOOVO). Ça ne nous rajeunit pas, m’sieur, dame. J’ai eu envie de vous la publier ici. Pas pour faire mon smatte. Juste pour poursuivre la tradition de Néné.
Dans un bain-marie, faire cuire pendant une demi-heure, la tasse de sucre, le beurre et les œufs. Brasser très fréquemment. Ajouter ensuite les guimauves. Lorsque les guimauves sont fondues, retirer le tout du feu et ajouter les biscuits Graham. Brasser le tout jusqu’à ce que le mélange soit homogène. Puis, verser la préparation dans un plat rectangulaire graissé. Tapoter le tout pour avoir un biscuit d’environ trois centimètres de hauteur. Mettre au frigo pendant que vous préparez le sucre.
Mettre le sucre, la cassonade, le beurre et le lait à bouillir pendant 5 minutes. Ensuite, retirer du feu et ajouter la tasse de sucre en poudre. Brasser le tout jusqu’à ce que ça prenne la consistance du sucre à la crème. Finalement, verser cette orgie de calories sur la préparation de biscuits Graham et laisser le tout au frigo pendant la moitié d’une journée. Coupez en cubes et bourrez-vous la face.
Si jamais tu poursuis la tradition de Néné, envoie-moi une photo. Aucune obligation, bien sûr. Tu as probablement déjà une tonne de tes propres traditions à refaire. Je lui montrerai les photos, elle ne comprendra pas tout. Mais ça lui fera assurément plaisir. Joyeuses Fêtes.
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