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«Je trouve que ça illustre à quel point les verdicts d’acquittement peuvent être galvaudés ou mécompris.»
Les propos de Gilbert Rozon, survenu en septembre dernier lors d’un interrogatoire, ont ébranlé l’avocate Sophie Gagnon.
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«Il nie tous les faits. Ce qui m’a le plus choqué, c’est qu’il demande des excuses.»
En entrevue avec Noémi Mercier au bulletin Noovo Le Fil 17, jeudi, la directrice générale de Juripop a vivement critiqué la réaction de l’ex-patron de Juste pour rire à la suite de son acquittement, alors qu'il a poursuivi les animatrices Julie Snyder et Pénélope McQuade pour diffamation.
«Et la raison pour laquelle ça me choque, c’est que Jian Ghomeshi avait fait la même chose après avoir été acquitté en Ontario, a lancé Mme Gagnon. Je trouve que ça illustre à quel point les verdicts d’acquittement peuvent être galvaudés ou mécompris.»
«Quand on est acquitté au criminel, ce n’est pas une déclaration à l’effet que les faits ne se sont pas produits ou que les plaignantes ont menti. Je trouve que ça témoigne qu’un acquittement dans des procédures criminelles, c’est utilisé un peu comme un aveu de blanchiment de la justice, alors que ce n’est pas ce que ça signifie. Ça m’a choqué de lire ça aujourd’hui», soutient-elle.
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo de ce texte.
L’avocate a également rappelé que, lors des dernières poursuites devant les tribunaux, «le témoignage de la plaignante était crédible, mais le fardeau de preuve est tellement élevé, qu’il ne pouvait pas mettre M. Rozon en prison».
Pénélope McQuade et Julie Snyder avaient dénoncé publiquement Gilbert Rozon dans le cadre d’une émission en septembre 2020, racontant des détails de leur agression sexuelle. Ce dernier avait ensuite poursuivi les animatrices.
McQuade et Snyder ont par la suite fait la demande «de faire déclarer une poursuite abusive par bâillon», une procédure plutôt récente au Québec.
«Ce qu’elles allèguent, c’est que M. Rozon utilise une poursuite en justice dans le but de les intimider. C’est une utilisation abusive des procédures», a conclu Mme Gagnon.