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Elle a d’ailleurs été employée pendant un an au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) comme répartitrice à la centrale 911 et s’est ensuite inscrite au programme conventionnel pour accéder à ce poste.
Elle ignore quelles sont les raisons exactes qui ont poussé le SPVM à la congédier après une deuxième enquête de sécurité. Mais elle croit que les révélations qu’elle a faites sur un oncle qu’elle ne connait pas, l’ont bloquée.
Voyez le reportage de Véronique Dubé.
Miriam a tous les diplômes nécessaires et avait réussi une première enquête. Mais il semble que le passé lointain de son oncle qui a été déporté en Algérie et qu’elle a vu la dernière fois alors qu’elle était enfant, lui ait nui. Pourtant, Mourad Ikhlef a été blanchi. Miriam a d’ailleurs obtenu la preuve de la Cour Suprême, qu’elle exhibe sur cette photo à Noovo Info.
Crédit photo : Noovo Info
On peut y lire sur le jugement de la Cour suprême de l’Algérie que «le pourvoi est irrecevable au fond […] ce qui le rend infondé».
Son oncle a été ami dans les années 2000 avec le terroriste Ahmed Ressam, arrêté à la frontière canado-américaine en 1999, au volant d’un véhicule rempli d’explosifs.
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Le SPVM a refusé de lui fournir les motifs précis de son expulsion du processus d’embauche. On s’est contenté de lui dire qu’elle «entretenait des relations avec des personnes qui présentent des principes moraux et de conduite qui ne sont pas en adéquation avec les normes et valeurs du SPVM», écrit le directeur adjoint dans une lettre datée d’octobre dernier».
Crédit photo : Noovo Info
Crédit photo : Noovo Info
Miriam a d’ailleurs entamé une poursuite de 20 000 $ contre le SPVM. La Cour supérieure a estimé que la bataille au chapitre de son congédiement doit se poursuivre à une instance inférieure, parce que la jeune était syndiquée. La Cour a conclu au passage que le processus d’embauche semblait étrange. «Malgré la sympathie du Tribunal à l’endroit de la demanderesse en raison des circonstances surréalistes […] La cour n’est pas compétente pour entendre la demande. Le juge parle de «circonstances fort nébuleuses ayant entraîné le refus de sa candidature».
Crédit photo : Noovo Info
Des informations coulées dans les médias veulent que le SPVM l’ait exclue pour des raisons de sécurité nationale. Mais la jeune femme se demande comment elle peut constituer un danger puisque son oncle est acquitté, vit en Algérie depuis 20 ans et qu’elle ne le connait pas.
Son avocat, Daniel Rochefort, compte bien poursuivre la lutte pour l’aider. «Elle serait assimilée à une terroriste ! Elle n’a jamais été accusée de rien, elle n’a jamais été arrêtée. Son oncle a été accusé et il a été acquitté, elle ne le connait même pas cet oncle-là et par association, elle est brimée dans toute sa vie et toute sa carrière, trouvez-vous que ça a du bon sens ?» s’interroge-t-il.
De plus, Myriam a passé un test semblable pour l’embauche à la Sûreté du Québec. On ne lui a pas donné l’emploi civil, mais on a précisé que le passé de son oncle ne lui avait pas nui. «Les possibles liens et particulièrement de l’oncle avec des activités terroristes ne sont pas retenus comme motifs de refus», écrit-on dans un rapport remis à Miriam par la SQ.
Crédit photo : Noovo Info
Dans un courriel envoyé à Noovo Info, le SPVM a tenu à «réitérer l'importance qu'il accorde au respect des meilleures pratiques en termes de gestion des ressources humaines et d'offrir à ses employés [...] le traitement le plus juste et équitable possible, dans le respect des lois et règlements en vigueur et des critères d'embauche établis».
Le corps de police confirme suivre de près le dossier, en collaboration avec le Service des affaires juridiques et le Service des ressources humaines de la Ville de Montréal. Il a indiqué qu'il n'émettrait pas d'autres commentaires, compte tenu de la nature confidentielle du dossier.
Disant vouloir combattre «l’injustice et particulièrement la culture du secret du SPVM», Miriam a par ailleurs lancé une page Gofundme et vise à récolter 20 000 $. Cette somme a comme objectif de payer ses frais de justice.