Début du contenu principal.
Ricochet vient de déposer un projet d'acquisition au gouvernement du Québec et espère que ça débloque rapidement.
Les besoins montent en flèche dans l’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro, mais l’itinérance est beaucoup moins visible qu’au centre-ville, puisque le territoire est bordé de boisés. Barry Christensen, fondateur de l’organisme Un pas vers l’avant, en sait quelque chose. Il a été paramédic 42 ans dans l’ouest de l’île et a réussi à amasser 12 000 paires de bas cette année pour les personnes en situation d’itinérance.
D’ailleurs, sur le boulevard Gouin, l’organisme Ricochet déborde sans cesse. «Ici à longueur d’année on accueille 36 personnes, pour la période hivernale 48, on monte jusqu’à 54-55. On sent un changement par rapport à l’année passée. De plus en plus de personnes cognent à nos portes. On a 200 % de refus de plus que l’année passée», comptabilise la directrice Tania Charron.
Il y a trois semaines, Ghislain Galipeau s’est retrouvé pour la première fois à la rue de toute sa vie. Le locataire dans Rosemont—La Petite-Patrie a perdu son logement. Quand des travailleurs sociaux ont voulu lui trouver de l’hébergement, tout était plein. Il s’est donc tourné vers l’ouest et a dû faire deux heures de transports en commun pour arriver ici. Mais le site est parfait pour se ressourcer.
L’édifice patrimonial est construit en bordure de la rivière et le seul autre voisin, c’est le boulevard. Il n’y a donc pas d’enjeu de cohabitation ici. «Si le Ricochet n’avait pas été là, je serais encore dans la rue. Au moins ici, je prends le temps de prendre des forces. Vu qu’on est proches de la rivière, ça nous donne le temps de faire le ménage dans nos vies», confie-t-il.
Pour Mme Charron, ça n’a tout simplement pas de sens qu’il n’y ait qu’une seule ressource pour desservir le tiers de l’île de Montréal. Elle fait remarquer que le dernier décompte faisait état de 5000 personnes en situation d’itinérance visible l’an dernier sur tout le territoire montréalais. «S’il y a 2000 places en hébergement, il y a quand même 3000 personnes qui se retrouvent sans lit, sans endroit sécuritaire. Ce qui fait encore moins de sens c’est qu’il n’y ait aucune option de logement abordable», dénonce-t-elle.
Dans l’immeuble où l’organisme opère Ricochet, il y a aux étages 58 chambres, chauffées et complètement vides que Mme Charron ne peut utiliser en ce moment, parce qu’elle n’a pas les ressources.
Elle a déposé son projet au gouvernement du Québec et espère acquérir l’endroit pour développer cette offre de logements.
Elle espère que son projet débloquera rapidement.