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Le film met en vedette l’acteur Jim Caviezel, bien connu pour son rôle dans La Passion du Christ de Mel Gibson. L’acteur lui-même a déjà tenu des propos démontrant sa croyance en la mouvance QAnon, dont adrénochrome, une théorie prétendant que les élites médiatiques et politiques sacrifient des enfants pour boire leur sang.
Sound of Freedom se base sur l’histoire d’un personnage réel, Tim Ballard, qui a quitté le Département de la Sécurité intérieure américaine pour fonder un organisme de chasse aux pédophiles. L’histoire du film en tant que telle est loin de la réalité.
Les cinémas Guzzo ont annoncé il y a trois jours sur Facebook qu’ils allaient présenter le film à compter du 14 juillet pendant une semaine, de même que la Maison du Cinéma à Sherbrooke. Cette dernière a finalement retiré la publication sur sa page Facebook après une avalanche de commentaires et de critiques.
Pourquoi ce thriller résonne-t-il autant avec les adeptes des théories du complot? Selon le professeur à l’Université de Sherbrooke et co-titulaire de la chaire de l’UNESCO en prévention de la radicalisation, David Morin, il existe des ponts narratifs entre le film et QAnon.
«Le premier, évidemment, c’est l’idée d’un réseau de pédophiles organisé. La deuxième raison, c’est qu’il y a aussi dans le film beaucoup de références à la religion, le combat du bien contre le mal. Et le dernier point, et c’est très important, c’est que la plupart des théories de QAnon s’appuient sur un élément de vérité, mais en font une explication complotiste et globalisante.»
Est-il alors responsable de présenter un film instrumentalisé par un mouvement complotiste? «C’est certain que le mouvement QAnon peut se servir du film pour dire: "Regardez, on se base sur des faits réels, nous on fait juste rajouter après des niveaux d’explication." C’est sûr que c’est problématique, mais est-ce que le fait de le censurer dans quelques cinémas va changer les choses? Je ne pense pas que c’est la solution.»
Il n’a pas été possible d’obtenir la réaction des cinémas Guzzo. Quant à la Maison du Cinéma, elle a préféré s’abstenir de commenter.
À voir dans la vidéo ci-contre.