Patrick, un homme en situation d'itinérance, est arrivé cette semaine au centre Ricochet situé dans l'ouest de la ville de Montréal alors que la métropole gèle en raison des grands froids qui stagnent.
Les 48 places disponibles au refuge sont cependant occupées depuis plusieurs jours si bien que le taux d'occupation atteint 113%.
Tania Charron qui est directrice de l’établissement explique sans détour que plusieurs personnes se sont installées sur des sofas en raison du manque de lits. «On dépasse le ratio recommandé parce qu’on n’a pas le cœur de dire non [lorsqu’on se présente] à la porte», avoue Mme Charron lors du passage de Noovo Info dans leurs locaux.
Le centre a pris l'initiative de remettre du matériel de survie comme des sacs de couchage ou des tentes aux personnes qui ne peuvent pas trouver de place au refuge déjà plein. «Donner une tente en hiver, c'est épouvantable», se désole la directrice de l'établissement. «On vit avec cette peur au ventre d'échapper quelqu'un», s'inquiète-t-elle.
De nombreux campeurs se trouvaient toujours à l'extérieur au moment où le mercure s'abaissait brutalement. Certains, rencontrés par Noovo Info en bordure de la rue Notre-Dame, ont prévu des alternatives aux tentes.
C'est le cas de Daven qui s'est installé dans un conteneur de marchandise chauffé au propane pour s'abriter de la froidure des prochaines heures. «La sécurité avant tout», avance-t-il concernant son système de chauffage. «Mais ce n'est pas mieux si on meurt de froid dehors», conclut toutefois ce dernier.
Voyez le reportage de Véronique Dubé