Début du contenu principal.
Un an après l’arrivée des premières bouchées comestibles sur le marché légal québécois, certaines entreprises québécoises ont réussi à tirer leur épingle du jeu dans une province où la réglementation est particulièrement sévère.
«On a été surpris», avoue Éric Ronsse, président de Teonan Biomédical, dont le beef jerky infusé au THC est sur les tablettes depuis environ deux mois. L’entreprise de Vaudreuil-Dorion a dû revoir sa production à la suite de ruptures de stock répétées.
Même son de cloche chez Gayonica à Sainte-Cécile-de-Milton. L’entreprise qui a lancé ses pâtes de fruits sur le marché en décembre a dû embaucher massivement.
Voyez le reportage de Fanny Lachance-Paquette dans la vidéo.
«On a commencé à quatre employés en décembre, on est rendus à 15 employés, on embauche à toutes les semaines», s’enthousiasme Alexandre Poulin, cofondateur et vice-président innovation chez Gayonica.
Selon eux, les Québécois attendaient impatiemment une nouvelle offre de produits comestibles.
Même si les choux-fleurs, les betteraves séchées et les bouchées cannelle et cassis avaient fait sourciller certains Québécois, la SQDC assure que la gamme de produits comestibles trouve preneurs.
«Les gens sont parfois un peu surpris par l’offre […] à date, l’expérience nous démontre que les produits se vendent bien, que les clients sont satisfaits», explique Fabrice Giguère, porte-parole de la SQDC.
Malgré des ventes au rendez-vous, les producteurs trouvent difficile de naviguer dans le marché québécois. C’est que le Québec est particulièrement sévère concernant le cannabis comestible qui se retrouve dans ses magasins. La ligne directrice est que le produit ne doit pas être attrayant pour les enfants, donc aucune confiserie, jujube, chocolat ne pourrait faire son entrée dans les SQDC.
«C’est dire que les Québécois ne sont pas assez responsables pour en acheter et être sûrs que ça reste dans des cabinets ou hors de la portée des enfants», dénonce Éric Ronsse.
Pour sa part Alexandre Poulin aimerait plus de diversité dans les ingrédients autorisés et plus de possibilités de communication parce que «le bâillon marketing est aussi un bâillon pour l’éducation».
À lire également:
Gayonica a aussi dû lancer une marque parallèle pour le Québec sous le nom «blee» alors qu’elle commerciale ses produits dans d’autres provinces sous le nom «Jublee». «Jublee ressemblait trop à jujube pour les oreilles des Québécois paraitrait-il» rapporte Alexandre Poulin.
Les producteurs ne sont pas dupes, ils savent qu’une portion des Québécois qui ne peuvent se procurer des comestibles à leur goût à la SQDC iront en chercher dans d’autres provinces ou encore en commander en ligne. Une réalité qui leur nuit en tant qu’entreprise, mais aussi un danger pour la santé publique.
Pour sa part, la SQDC rapporte que 58% des consommateurs s’approvisionnent maintenant sur le marché légal. Fabrice Giguère croit que les consommateurs apprécient la consommation sécuritaire que leur assure la SQDC et qu’il faut voir le marché dans son ensemble.