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Un employé d'un de ces centres dans le Grand Montréal en a témoigné auprès de Noovo Info, sous le couvert de l'anonymat. «On se le dit entre collègues: “Il y a un gun qui va entrer, ça c’est sûr et certain.”» Les saisies d'armes blanches comme des couteaux, des barres de fer ou des armes artisanales y sont fréquentes et particulièrement importantes depuis quelques semaines, comme ailleurs dans la région.
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En plus de ces saisies, les menaces sont tout aussi fréquentes: «des jeunes qui menacent de poignarder d’autres jeunes, des jeunes qui menacent de se tuer, des jeunes qui menacent de tuer le personnel», énumère l'employé.
Voyez le reportage complet de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo.
Sous l'égide de la CSN, le syndicat d'employés du centre jeunesse de Laval sonne l’alarme depuis quatre ans afin d’améliorer la sécurité du personnel. Des efforts ont été faits mais, dans le contexte actuel de hausse de la violence armée, c’est loin d’être satisfaisant à ses yeux.
D’ailleurs, la CSN a déposé une plainte à la Commission des normes de l'équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), il y a quelques mois. Résultat: la CNESST a déterminé que le milieu de travail dans le centre jeunesse représente un risque imminent pour les travailleurs et ordonne à l’employeur de fournir des vestes de protection anti-armes blanches. Une telle mesure serait une première au Québec.
«Nous sommes très satisfaits du rapport parce que le travail et le risque réel a été considéré. Les agents sont les personnes en premier plan à intervenir quand il y a désorganisation/escalade d'un jeune», déclare la présidente par intérim du syndicat des employés de Laval, Nathalie Bourque.
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Cependant, ces vestes ne serviraient que pour la protection des agents d’intervention. Au syndicat de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), on estime qu’il faut également protéger les éducateurs, pour «compliquer la vie» de ceux qui cherchent à faire entrer des armes dans les établissements.
«C’est ce qu’on ne fait pas actuellement. Il n’y a aucun encadrement. N’importe qui peut rentrer n’importe quoi, même une arme à feu. On le saura jamais», soutient le président du syndicat APTS, Pierre-Luc Carrier.
Outre des vestes, existe-t-il d'autres moyens de prévention ou de dissuasion? Des employés réclament notamment l’installation d'un détecteur de métal à l’entrée des centres.
De son côté, le CISSS de Laval indique que la sécurité des employés est une «priorité».
«Chaque situation de violence mène à une réévaluation des processus et des ajustements sont apportés si nécessaires. Cette situation ne concerne pas seulement la région de Montréal, mais aussi ailleurs au Québec», soutient le CISSS.