«Avoir un taux de décès aussi élevé en même temps, ça fait en sorte que ça dépasse les ressources humaines et matérielles des CHSLD et c’est là qu’il y a eu des tragédies où on n’a pas pu donner les meilleurs soins ni les soins de base à certaines personnes», se souvient la Dre Sophie Zhang, coprésidente de la communauté de pratique des médecins en CHSLD.
Est-ce qu’en 2025, les CHSLD sont mieux équipés pour faire face à ce genre de danger? Oui et non, selon les experts rencontrés par Noovo Info.
Selon la Dre Zhang, le regard public porté sur les CHSLD a évolué depuis la pandémie. Mais malgré cet intérêt renouvelé et l’hécatombe causée par la COVID-19, un problème persiste depuis des années dans ces établissements : on manque cruellement de personnel.
«En ce moment, malheureusement, on a encore une grande pénurie. Il y a eu des actions qui ont été faites qui ont été positives [comme] les 10 000 préposés qui ont été formés. Il y a une formation accélérée pour les infirmières auxiliaires», énumère-t-elle.

Malgré ces gestes du gouvernement, la médecin peine à se montrer optimiste quant aux chances des CHSLD de se tirer d’affaire face une nouvelle pandémie qui frapperait le Québec. «Si on perd du personnel de par la maladie, et déjà on a des postes non comblés, si on a d’autres coupures de postes… Tout ça ensemble, ça fait un mélange dangereux», prévient la Dre Zhang.
La face cachée de la pandémie
Si les décès dans les CHSLD ont fait les grands titres lors de la pandémie, un autre aspect de la maladie a fait beaucoup de dommages en arrière-scène. De nombreux aînés se sont retrouvés complètement à l’écart de la société pendant cette période.
«L’isolement social des aînés est quelque chose de catastrophique au niveau de la santé mentale. C’est une leçon qu’on a apprise.»
Les jeunes Québécois ont aussi connu la solitude, lorsque les écoles, les universités, les cégeps et les garderies ont fermé leurs portes, le 13 mars 2020.
«Est-ce que ces enfants-là, qui ont connu de la détresse à cause de la pandémie sont maintenant rétablis? Les études n’ont pas encore démontré ça», laisse tomber le Dr Jesse Papenburg, spécialiste des maladies infectieuses à l’Hôpital pour enfants de Montréal.

L’essoufflement vaccinal
Première, deuxième, troisième dose, passeport vaccinal… Le lexique lié à la vaccination a été sur toutes les lèvres pendant près de deux ans, ce qui pourrait avoir mené à un certain essoufflement chez certains. Une fatigue qui pourrait toutefois avoir ses risques.
«On se met vulnérables au Québec en tant que population à avoir d’autres épidémies de rougeole parce que notre couverture vaccinale est sous-optimale», prévient le Dr Papenburg.
Selon le spécialiste, améliorer la qualité de l'air dans nos écoles et autres lieux fréquentés chez les jeunes permettrait non seulement d'éviter la transmission de virus respiratoires, mais améliorerait aussi la qualité de vie et le bien-être des jeunes. «Il faut voir ça comme un investissement pour la santé globale de nos enfants», insiste le Dr Papenburg.
Le médecin souligne également le manque d'études concernant la COVID-19 et les traitements sur les enfants. «Un enfant qui est très malade avec la COVID-19 et qui doit être hospitalisé et qui doit avoir des soins critiques, ce sont des traitements qui sont basés sur une extrapolation de données d'études faites sur les adultes», précise-t-il.
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