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Chantale Chartrand apporte maintenant les sacs à vidanges de son commerce chez elle à Laval le samedi, alors que la Ville effectuait auparavant deux collectes par semaine. Mais voilà que les camions ne passent qu’une fois par semaine, le lundi, jour où ses portes sont fermées.
«Ils ne veulent pas qu’on sorte nos déchets avant le dimanche soir à 19h», explique Mme Chartrand au micro de Noovo Info. Elle dit que son propriétaire a déposé ses sacs samedi en partant et a reçu une contravention de près de 500$.
Certains Montréalais cherchent actuellement des solutions. Il suffit de marcher quelques mètres sur les trottoirs de la métropole pour découvrir des sacs remplis d'ordures qui jonchent le sol, alors que la collecte n’est pourtant pas prévue dans la journée.
Noovo Info a obtenu le plus récent bilan: les citoyens sont presque trois fois plus nombreux à se plaindre au 311 qu'il y a cinq ans pour des déchets mal disposés, au mauvais moment ou au mauvais endroit. 1673 contribuables ont dénoncé la situation cette année par rapport à 1334 l’an dernier; un bon de 25%.
Voici le total des plaintes au 311 en fonction des années:
Source: Ville de Montréal
Dans l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve, un groupe de citoyens contre la collecte des déchets aux deux semaines s’est formé sur Facebook. On peut y voir des dizaine d’images de sacs ou de détritus qui polluent le paysage à temps plein. Lors de notre visite, la collecte était prévue cinq jours plus tard et plusieurs poubelles étaient déjà au chemin.
Félixe Bouvry raconte qu’elle place désormais tous les déchets qui peuvent dégager une odeur dans son congélateur, en attente de la cueillette. «On peut s’adapter, mais c’est sûr que c’est vraiment bien quand c’est à toutes les semaines», conclut-elle.
Le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, Karel Ménard, avertit au contraire que la collecte aux deux semaines risque de s’élargir à tout le territoire tôt ou tard. Il croit que la Ville devrait mieux communiquer son plan aux citoyens.
«Il ne faut pas l’imposer à la population. Parce que souvent c’est ce qu’on constate. On leur donne un bac en leur disant: "C’est comme ça maintenant, attache ta tuque et fais comme on te dit de faire"», suggère-t-il.
Il pense que c’est un travail et une mouvance qui doivent se faire de façon partagée, collaborative et qu’il est minuit moins une. À cet effet, il cite le rapport sur l’indice sur la circularité de l’économie confectionné par Recyc-Québec. «Chaque Québécois fait entrer chaque année 32 tonnes de matières», rappelle-t-il, soit l’équivalent de quatre éléphants.
Il soumet que les municipalités doivent repenser leur manière de faire la collecte, peut-être en implantant des conteneurs semi-enfouis.
«Au lieu que ça se fasse porte à porte, peut-être que les gens pourraient se déplacer comme ça se fait dans la majorité des pays», a-t-il lancé.
Mélissa Forget réside elle aussi avec sa famille dans Hochelaga-Maisonneuve. Elle s’est achetée un gros bac et essaie de recycler davantage, mais avoue que ça déborde malgré tout.
À voir dans la vidéo.