Aujourd’hui, la personne en situation d’itinérance en a assez et dénonce la situation qu’il estime abusive, lui qui affirme avoir notamment écopé d’une amende de 335$ pour s’être «accoté sur une poubelle». «En 2018, je pense que j’en ai reçues sept ou huit en une journée. À un moment donné, un gars ne peut pas aller en cour et essayer de tout contester. Ça n’a aucun sens. Tu baisses les bras», a-t-il lancé lors d’un entretien avec Noovo Info, mardi.
«C’est de la répression. Au lieu d’amener de l’aide ou une approche plus humaine, on essaye de te faire disparaître»
M Levasseur dénonce notamment le comportement d’un policier du SPVM, qui est également montré du doigt par une dizaines d’organismes. L’agent aurait fait du harcèlement, proféré des menaces et distribué des contraventions de façon totalement abusive à l’endroit des populations itinérantes.

La Commission des droits de la personne a décidé de se porter à la défense de M. Levasseur et tente de démontrer dans un procès que le SPVM et la Ville de Montréal ont fait preuve de profilage social et de discrimination à son endroit en raison de son statut social.
«Dans le cas de M. Levasseur, on parle de 25 000$ en contraventions et souvent, ça va être un frein à la réinsertion et un frein à se trouver un logement. Ça enlise les gens dans une situation de marginalité et de précarité», a expliqué Sophie Sénécal, directrice de l’organisme Clinique Droits Devant.
La réponse des policiers
Un policier a témoigné mardi et affirmé que M. Levasseur n’était pas une personne en situation d’itinérance comme les autres, car il avait parfois un appartement ou dormait dans son camion et qu’il n’était pas toxicomane.
«C’est leur façon de penser, mais on ne pense pas pareil. C’est bien beau la répression, mais ça prend de l’aide», a-t-il répliqué.
Si M. Levasseur, qui demande des dommages moraux et punitifs de 52 000$, a gain de cause lors de cette affaire, son cas pourrait «changer complètement tout ce qui est l’accompagnement judiciaire des personnes en situation d’itinérance», estime Mme Sénécal.
«Ça va vraiment changer la perspective de la défense des droits des personnes en situation d’itinérance», a-t-elle affirmé.

Joints par Noovo Info, la Ville de Montréal et le SPVM n’ont pas voulu commenter le dossier pour l’instant. Ils attendent la fin des procédures.
Voyez le reportage d’Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo.