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Pour tenter de redonner de la dignité aux sans-abris, le YMCA St-Roch propose le programme TAPAJ, qui permet aux personnes en situation d'itinérance de travailler deux heures, en échange d'un petit montant d'argent. Cela permet du même coup d'embellir le quartier St-Roch. «Le programme TAPAJ, c’est un acronyme pour Travail Alternatif Payé À la Journée, explique le coordonnateur Cussi Cadenas Gobeil. C’est des offres de travail volatiles de deux heures rémunérées 25 dollars.»
Le programme connaît un beau succès: le YMCA organise une quinzaine de sorties de travail par semaine, et environ cinquante personnes lèvent régulièrement la main pour y participer.
Patrice, qui habite en refuge, y a participé une vingtaine de fois. «Je me sens un peu plus utile. C’est un sentiment d’exister pour quelque chose de plus que ne rien faire.»
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TAPAJ est ouvert à tous, mais naturellement, c’est la clientèle en situation d’itinérance qui répond le plus présente. En arrêt de travail temporaire et arrivé depuis peu dans un logement subventionné par l’OMHQ, Martin y voit une occasion de sortir un peu. «C’est la première fois, j’ai donné mon nom de l’autre bord à Lauberivière. Ça m’a fait sortir, et passer à TV!» note-t-il avec humour.
C’est aussi, pour ceux qui le souhaitent, un tremplin vers une prochaine étape. «TAPAJ peut être une sorte de porte d’entrée sur le monde du travail, affirme l’intervenante Thi. Il y a plusieurs personnes qui après plusieurs années d’arrêt, ils veulent rentrer à nouveau dans un rythme, avoir un horaire.»
Et ça permet d’arrondir les fins de mois. Martin est passé par toutes les spirales de consommation, de la cocaïne à l’alcool en passant par le jeu. Ne lui reste que les cigarettes. «J’ai essayé trois fois d’arrêter, jamais réussi.» Mais il ne s’ennuie pas de ses autres démons. «Plus jamais je veux retourner là-dedans,» conclut-il.
Voyez le reportage de Jean-Simon Bui dans la vidéo liée à l'article.