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Plusieurs prisonniers en ressortent complètement désorientés.
«Je suis en prison depuis dix ans», mentionne un homme qui demande ce qu’il s’est passé alors qu'un autre lui apprend que le régime d’Al-Assad vient de tomber.
Des secouristes syriens craignent aussi que d’autres prisonniers soient piégés dans des cachots souterrains de la prison. Des casques blancs effectuent donc des fouilles intenses depuis dimanche.
«Les prisons syriennes selon les grandes organisations des Droits de l’homme avaient comptabilisé avant la chute de Bachar Al-Assad plus ou moins 136 000 prisonniers. La grande majorité était des personnes qui sont restées en prison après le soulèvement de 2011 contre le régime d’Al-Assad. Mais il y a même des gens qui sont en prison depuis 30 ou 40 ans parce qu’ils étaient des opposants de longue date du régime», a indiqué Francesco Cavatorta, professeur titulaire de l’Université Laval en entrevue avec Noovo Info.
Parmi les personnes libérées, on retrouve d’ailleurs un homme qui a été emprisonné depuis 1981, ce qui en ferait le plus vieux prisonnier politique.
Avec la libération des prisonniers, plusieurs Syriens espèrent maintenant retrouver leurs proches de qui ils ont été séparés en raison de l'oppression politique.
Il indique s’exprimer enfin sans peur, lui qui a dû fuir son pays aux alentours de 2011.
«Parfois, on n’y croit pas que ce régime qui a torturé et qui a gouverné d’une manière autoritaire durant des décennies a simplement chuté en quelques semaines. C’est vraiment le bonheur pour tout le peuple syrien», ajoute-t-il.
Pour plusieurs Syriens en exile, la fin du régime est une véritable révolution.
«Je suis contente parce qu’on aime avoir un changement en général, ça fait 50 ans qu’ils sont au pouvoir et on voulait quelqu’un qui changera le pays pour le mieux», mentionne Adelle Tarzibachi, cofondatrice de l’entreprise Les filles fattoush, qui offre une première expérience de travail à des femmes réfugiées syriennes.
Le président déchu Bachar Al-Assad s’est exilé à Moscou en Russie avec sa famille selon ce que rapporte le Kremlin.
Après plus d’un demi-siècle, le régime de la famille Assad s’est effondré après l’offensive de rebelles islamistes.
«C’est énorme comme changement pour la vie des Syriens qui n’ont connu que des Assad au pouvoir». Francesco Cavatorta, professeur titulaire de l’Université Laval
Bien que les Syriens célèbrent, il y a encore beaucoup d’incertitude quant à l’avenir du pays.
«On ne sait pas qui va diriger le pays, on ne sait pas quel genre de président on attend. On a une inquiétude», mentionne Mme Tarzibachi.
«Il n’y aurait pas plus pire, ce n’est pas possible», indique toutefois M. Bertawi.
Voyez le reportage de Sabrina Rivet dans la vidéo.