«La dysphorie du genre est encore là. Certains vont l’associer à une maladie de santé mentale alors que ça avait été retiré en 2019. Ça vient encore stigmatiser, mais ça ne reflète pas la réalité de tout le monde. [...] On a été chercher un terme qui venait refléter la souffrance vécue par les personnes trans et non binaires face à la non-reconnaissance de leur genre authentique», a expliqué Mykaell Blais, directeur général chez Trans Mauricie Centre-du-Québec.
Le fait d'associer dysphorie du genre à un diagnostic en santé mentale soulève plusieurs réactions opposées au sein de la communauté LGBTQ2S+.
DOSSIER | Santé mentale | Journée Bell Cause
Plusieurs trouvent que cela vient «stigmatiser» ce terme auprès de la population. Or, c'est un enjeu beaucoup plus complexe, selon Marius Larose, une personne trans non binaire.
«Au départ, ça me faisait peur parce que tu te demandes s’il y a vraiment quelque chose de problématique avec soi-même», dit Marius Larose. «Qu’on le veuille ou non, ça stigmatise. Je trouve dommage car cela re-stigmatise sur le plan de la population, qui peut déjà penser qu’on a une certaine problématique. Je n’ai pas une problématique de santé mentale.»
«La définition de l’existence trans tout le vécu c’est pas juste quelque chose de psychologique», a toutefois souligné Freya Dogger, enseignante en philosophie. «C’est un vécu très particulier, très rare, qui est engageant d’un point de vue existentiel et psychologique. C’est bien que la médecine ait des manières pour nous comprendre et nous accompagner.»
Voyez le reportage de Félix-Antoine Audet dans la vidéo.