Début du contenu principal.
Deux jeunes sur cinq estiment que leur santé mentale s'est dégradée depuis 2023. Un jeune sur cinq s'enlève la vie. Un jeune sur quatre a eu des idées suicidaires, rapporte l'INSPQ.
Au même moment, l’accès aux soins de santé, dont en santé mentale, relève d’un «parcours du combattant», estime la Dre Mélissa Généreux, spécialiste en santé publique.
Noovo Info a posé cette question toute simple à de jeunes adultes âgés entre 17 et 23 ans. «Comment ça va psychologiquement sur une échelle de un à dix? Dix étant: "ça ne va pas du tout."»
Sans hésitation, la majorité ont répondu: 8/10.
L’année passée, encore plus d’adolescents ont reçu un diagnostic de trouble de santé mentale, indique l'INSPQ:
Les diagnostics grimpent et les prescriptions d’antidépresseurs et de psychostimulants aussi.
Au Québec, chez les 18-24 ans, près d’une fille sur cinq (19%) s’est fait prescrire un antidépresseur en 2023.
«Il y a beaucoup d’anxiété dans ma famille. Avec le sport universitaire et la pression de l’école et même une thérapie, je n’y arrivais pas», confie Léonie, une étudiante de 23 ans qui a eu recours de la médication pour traiter son anxiété.
La Dre Mélissa Généreux estime que les longs délais pour être pris en charge par un médecin contribuent à la dégradation de la santé mentale des jeunes et à la prescription d’antidépresseur.
«Souvent, on est tard dans le processus de la souffrance. Le médecin va voir la jeune fille assez souffrante. Il sait qu’il a peut-être un 15 minutes avec elle, une demi-heure si on est chanceux. Le médecin de famille va faire ce qu'il peut, va voir les limites ce qu’il peut faire avec les ressources disponibles autour et assez souvent, et va finir par prescrire de la médication», illustre la spécialiste.
L’utilisation de psychostimulants, à l’inverse, touche davantage les garçons de 12-17 ans. Près d’un sur cinq (22,3%) a reçu au moins une prescription en 2023. C’est près du double que chez les filles (13,6%). «On a besoin de trouver une étiquette, un nom, au problème que notre enfant peut vivre. (…) C’est deux à trois fois plus élevés que ce qu’on observe chez nos voisins en Ontario. On a la gâchette rapide au Québec», commente-t-elle.
Pour améliorer notre santé mentale, la Dre Généreux prescrit une dose de plein air.
«C’est prouvé scientifiquement que ça abaisse le niveau de cortisol, ça améliore le sommeil, ça améliore la santé mentale. Donc, la connexion à la nature et moins de connexion au numérique. (…) C’est sûr que de scroller sur son écran vient créer quelque chose qui est néfaste pour notre santé mentale et on perd du précieux temps qu’on pourrait investir en allant dehors prendre une petite marche et une bouffée d’air frais.»
Elle suggère aussi de se connecter avec le vrai monde, par exemple en allant lire un livre dans un café. Des solutions qui même si elles ne sont pas miraculeuses, peuvent favoriser une meilleure santé mentale selon la médecin et professeure à l’Université de Sherbrooke.
À voir dans la vidéo.