Début du contenu principal.
Julie est née avec une malformation congénitale: ses nerfs optiques sont atrophiés. Elle présentait une myopie de -14 à la naissance. Au fil des ans, son état de santé s’est dégradé.
«Vers l’âge de 30 ans, j’ai commencé à faire de la dégénérescence maculaire liée à l’âge et j’ai dû avoir des injections dans les yeux», a-t-elle confié en entrevue avec CTV News, à la veille de l'événement.
À ce moment, les pronostics des médecins sont peu reluisants. «On m’a dit «ça se peut que tu perdes la vue, que tu deviennes aveugle».
Julie n’a pas voulu se laisser abattre. Devant l’absence d’un échéancier précise, elle continue à vivre «comme si rien n’était».
À l’âge de 36 ans, une autre tuile lui tombe sur la tête.
«J’ai commencé à avoir des décollements de rétine à répétition. J’ai eu sept opérations en un an et demi, des anesthésies générales l’une après l’autre, et évidemment beaucoup de périodes de convalescence», raconte-t-elle.
Comme si son handicap visuel n’était pas suffisant, le corps de Julie réagit très mal à la situation.
«Mon corps s’est mis à s’atrophier. J’ai perdu toute ma masse musculaire. J’avais un corps anorexique», souligne-t-elle ajoutant qu’aux yeux de la médecine, son cas était rendu «dramatique».
Julie Châtelain a dû se résoudre à se faire enlever un œil – celui de gauche. «Il était complètement mort», dit-elle.
En effectuant des tests, les médecins découvrent que son œil droit «est dans le même état».
Maintenant âgée de 40 ans, Julie est suivie de près par les médecins. Elle ignore encore si elle perdra son œil droit.
«On m’a dit que ce serait un miracle si mon œil survit», souligne-t-elle.
Julie a toujours aimé courir. Avant, c’était quelque chose de naturel pour elle. «Je pouvais courir dans la rue, sans canne blanche. Maintenant, je dois courir dans un gym. C’est moins agréable», confie-t-elle.
Julie avait donc en tête l’idée de faire un challenge de course à l’extérieur. Son choix s’est arrêté sur le Marathon Beneva de Montréal.
Samedi, elle prendra le départ de la course avec l’amoureux de sa sœur à ses côtés. «C’est un athlète, pour lui faire un 10 km, il n’y a rien là. Il m’a dit qu’il allait courir à mon rythme, sans exigence de vitesse», explique-t-elle en mentionnant qu’elle sait très bien que ce 10 km «sera difficile».
Julie veut d’ailleurs courir en ayant son parcours de vie en tête. «Je me dis : «wow, tu es rendu-là. Tu as été persévérante, tu as de la résilience».
Julie veut aussi transmettre un message d’espoir au travers de sa course. «Je crois profondément que tout le monde peut se relever de n’importe quel traumatisme ou difficulté. Il s’agit de croire que c’est possible, de se donner du temps et de faire confiance au processus», dit-elle. «Et ce n’est pas non plus tout dire que tout d’un coup l’émotion n’est pas légitime, que tu ne peux pas être dans un moment où tu te sens dans une grande en détresse. C’est de dire oui je le sais qu’en ce moment c’est difficile, mais garde espoir que c’est possible de te relever», conclut-elle.
Avec de l'information de CTV News.