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«Elle est devenue un petit squelette. Elle manquait énormément de nutriments, donc même son gras interne avait disparu, ce qui provoquait des douleurs à chaque fois qu’elle mangeait», raconte-t-elle.
La mère de famille ne s’était jamais doutée que sa fille était atteinte d’un trouble alimentaire, et ce, à un si jeune âge. «On ne la voyait pas maigrir, car on la voyait chaque jour, justifie-t-elle. Elle avait toujours été mince, alors ça ne nous choquait pas plus que ça. On nous disait qu’un enfant, ça ne se laisse pas mourir de faim.»
Crédit photo: Noovo Info
La situation est devenue rapidement alarmante. Chloé, qui affichait un poids de 28 kg (environ 62 lbs), continuait de se priver de nourriture et refusait tout ce que ses parents lui offrait à manger.
«Malgré le peu d’énergie qu’elle avait, elle était capable de nous frapper, de crier, de prendre ce qu’on lui donnait à manger et de le balancer par terre. C’était très violent et il fallait apprendre à garder notre calme», se souvient Magali.
La mère ajoute que Chloé avait «perdu son sourire, sa joie de vivre et que la panique la grugeait en permanence».
Crédit photo: Noovo Info
Du jour au lendemain, le corps de Chloé en a eu assez et a décidé de tout simplement lâcher. Les parents ont dû la transporter à l’Hôpital de Montréal pour enfants, où elle a été traitée par une clinique spécialisée en troubles alimentaires.
Grâce à ces traitements, Chloé va mieux. Aujourd’hui, l’enfant affiche aujourd’hui un poids de 50 kg (environ 110 lbs).
«Elle va super bien, mais il faut rester attentifs. On va le rester toute sa vie», a mentionné Magali.
Le trouble d’évitement de l’ingestion des aliments, connu pour affecter les adolescents et les adultes, frapperait également plusieurs enfants. Une recrudescence de la situation aurait été remarquée depuis le début de la pandémie, où le nombre de cas aurait triplé, a rapporté la spécialiste en médecine de l’adolescence, Giuseppina Di Meglio.
«Plus longtemps on est en anorexie, plus il y a un risque de mourir de ça. On a un taux de mortalité plus élevé que la dépression et la schizophrénie, même de certains cancers», a expliqué la Dre Di Meglio.
Voyez le reportage d’Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.