Vœux de Noël aux employés: le pape les invite à cesser leurs commérages

Le Vatican a cité les températures froides à l’extérieur et la semaine épuisante pour le chef de l'Église catholique, après que le pape François, d'une voix sifflante et congestionnée, eut adressé samedi son message de Noël aux prélats et employés du Vatican.

Le pape François a un historique de bronchites, surtout en hiver. En 2023, il est allé à l’hôpital pour recevoir des antibiotiques par voie intraveineuse. Il a eu une partie d’un poumon enlevé quand il était jeune et semble souvent essoufflé.

Il a pris quelques minutes pour reprendre son souffle samedi, lorsqu’il a adressé ses salutations de Noël annuelles aux fonctionnaires et employés laïcs du Vatican. Il en a profité aussi pour réprimander les coups bas et les commérages de ses plus proches collaborateurs et les a invités à parler en bien des autres.

«Une communauté ecclésiale vit dans une harmonie joyeuse et fraternelle, dans la mesure où ses membres marchent dans l’humilité, renonçant à penser mal et à parler mal des autres, a dit le pontife. Le commérage est un mal qui détruit la vie sociale, qui rend malade le cœur des gens et ne mène à rien.»

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Le discours annuel de Noël du pape François aux prêtres, évêques et cardinaux qui travaillent à la curie du Vatican est devenu une leçon d’humilité – et d’humiliation – alors qu'il propose un pansement public à certains péchés sur leur lieu de travail à la Cité du Vatican.

Il y a dix ans, en 2014, le pape François a énuméré les «15 maux de la curie», accusant les prélats d’utiliser leur carrière au Vatican pour s’emparer du pouvoir et de la richesse. Il les a accusés de vivre une double vie «hypocrite» et d’oublier qu’ils sont censés être des hommes de Dieu joyeux.

En 2022, le pontife les a avertis que le diable se cache parmi eux, disant qu’il est un « démon élégant» qui agit chez des gens qui ont une façon rigide et plus sainte que la sienne de vivre la foi catholique.

Cette année, le pape a revisité un thème qu’il avait souvent mis en garde contre : le bavardage et les ragots à l’égard des gens derrière leur dos. Il s’agissait d’une référence à l’atmosphère parfois toxique dans des environnements fermés, comme le Vatican ou les lieux de travail où circulent les commérages et les critiques du bureau, mais qui sont rarement diffusés en public.

François a longtemps accueilli des débats francs et ouverts, voire les critiques de son propre travail, pourvu que celles-ci soient faites face à face, et non dans son dos.

Remerciements aux autres employés

Après s’être adressé aux prélats du Vatican, François a prononcé un discours moins critique à l’intention des employés laïcs du Vatican qui se sont réunis dans la salle d’audience principale avec leurs familles. Le pape les a remerciés de leur service et les a exhortés à prendre le temps de jouer avec leurs enfants et de rendre visite à leurs grands-parents.

Il s’agissait d’une référence apparente aux rapports de malaise croissant au sein de la main-d’œuvre du Vatican dénoncée par l’Association des employés laïcs du Vatican, la chose la plus proche que le Vatican ait à un syndicat. L’association a exprimé ces derniers mois des inquiétudes quant au régime de retraite du Vatican et d’une nouvelle réduction de coûts. Elle a demandé aux dirigeants du Vatican d’écouter les préoccupations des travailleurs.

Plus tôt cette année, 49 employés des musées du Vatican — la principale source de revenus du Saint-Siège — ont intenté un recours collectif devant le tribunal du Vatican pour se plaindre de leurs conditions de travail.

Le début d'un horaire chargé

Les festivités de Noël marquent le début d'une année éprouvante pour le souverain pontife, qui a eu 88 ans cette semaine. Il doit présider les célébrations de la veille de Noël et du jour de Noël dans la basilique Saint-Pierre. Jeudi, il est prévu de se rendre à la prison principale de Rome pour y inaugurer le Jubilé.

Le Jubilé 2025 s'ouvrira officiellement le 24 décembre, en soirée, avec la célébration de la messe de la veille de Noël à l'intérieur de la Basilique Saint-Pierre. Le Jubilé devrait amener quelque 32 millions de pèlerins à Rome en 2025, et le pape François a un calendrier vertigineux d’événements pour les servir.