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La présidente de la FTQ s'exprimait sur le projet de loi qui permet au ministre Boulet d'imposer l'arbitrage.
En commission parlementaire mercredi, la présidente de la FTQ, Magali Picard, s'est dite convaincue que le projet de loi du ministre du Travail, Jean Boulet, limitant le droit de grève, sera invalidé par les tribunaux.
«Vous le savez très bien que ça ne tiendra pas la route devant les tribunaux. Les avis (juridiques) que vous avez reçus vous le disent tous. Par contre, la décision va arriver dans 10, 12 ans, et vous ne serez plus là», a lancé la présidente de la centrale de plus de 600 000 membres.
«Pendant ce temps-là, il y a un paquet de travailleurs qui vont être frustrés, qui n'auront pas des conditions de travail à la hauteur de ce qu'ils méritent d'avoir, qui ne suivront pas le coût de la vie et qui vont continuer de s'appauvrir», s'est-elle exclamée.
Mme Picard s'exprimait ainsi sur le projet de loi qui permet au ministre d'imposer l'arbitrage, après une intervention infructueuse d'un conciliateur ou d'un médiateur, s'il estime qu'un conflit de travail menace de causer un «préjudice grave ou irréparable à la population».
Le projet de loi introduit aussi une notion de services minimums, lors de certains conflits de travail, soit des «services assurant le bien-être de la population», dont l'interruption affecterait de manière disproportionnée «la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population».
Cette notion va bien au-delà du concept de «services essentiels», qui prévaut depuis des décennies au Québec. C'est le Tribunal administratif du travail qui doit évaluer si ceux-ci sont suffisants, en vérifiant si la santé et la sécurité du public seront suffisamment protégés.
La présidente de la FTQ a dit qu'elle était ouverte à discuter de ce qui devrait être considéré comme des services essentiels, à savoir s'ils devaient être étendus, si là était la volonté du ministre. Mais elle soutient qu'il n'a sollicité aucune rencontre pour discuter de cette question.
Le ministre Boulet a rétorqué que la notion de services essentiels «n'était pas suffisamment claire ou suffisamment large pour nous permettre de maintenir des services minimums».
Il a défendu son projet de loi, assurant qu'il ne ferait que «permettre l'utilisation d'outils dans des circonstances exceptionnelles, au cas par cas, une fois, deux fois, quelques fois par année, peut-être même pas».
La présidente de la plus grande centrale syndicale du Québec a aussi promis de déposer une plainte à l'Organisation internationale du travail (OIT), si jamais le projet de loi est adopté. «La première journée, il y a une plainte qui va être déposée.»
L'Organisation internationale du travail est une agence de l'ONU qui compte 187 États membres, qui vise à établir des normes internationales pour promouvoir le travail décent et les droits des travailleurs.