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Société

Des compressions au Bureau de la traduction nuiraient d'abord aux francophones

Un important syndicat fédéral se dit préoccupé par un projet d'élimination de plus de 300 postes au Bureau de la traduction du Canada. Une cabine de traduction vide est visible lors d'une conférence de presse dans la Cité parlementaire, le lundi 14 novembre 2022 à Ottawa.
Un important syndicat fédéral se dit préoccupé par un projet d'élimination de plus de 300 postes au Bureau de la traduction du Canada. Une cabine de traduction vide est visible lors d'une conférence de presse dans la Cité parlementaire, le lundi 14 novembre 2022 à Ottawa.

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Un important syndicat fédéral se dit préoccupé par un projet d'élimination de plus de 300 postes au Bureau de la traduction du Canada.

Dans un communiqué de presse, l'Association canadienne des employés professionnels (ACEP) condamne un plan d’activités quinquennal qui entraînerait une réduction des effectifs du Bureau de près de 25 %.

Le Bureau de la traduction est un service fédéral relevant de Services publics et Approvisionnement Canada qui fournit des services de traduction et d'interprétation aux ministères et aux clients privés.

Un document gouvernemental contenant les points saillants du plan d’activités du Bureau de la traduction pour la période de 2025 à 2030, obtenu par La Presse Canadienne, indique que le Bureau prévoit assurer sa viabilité financière en éliminant 339 employés par attrition naturelle sur cinq ans.

Le document indique que le plan reflète une «baisse générale» de la demande de services de traduction traditionnels dans l'industrie.

L'ACEP affirme que les compressions forceront les traducteurs à travailler plus rapidement avec moins de ressources, ce qui «va grandement compromettre la qualité des traductions». Le syndicat affirme que le Bureau de la traduction traduit principalement de l'anglais vers le français, ce qui «nuira ainsi directement au droit des francophones du Canada à obtenir des renseignements de qualité égale à celle dont bénéficient les anglophones».

«Nous sommes révoltés par le fait que le Bureau de la traduction du gouvernement du Canada trahisse son rôle central dans l’application de la Loi sur les langues officielles», a écrit Nathan Prier, président de l'ACEP, dans le communiqué diffusé par l'association.

M. Prier demande au ministre des Services publics et de l'Approvisionnement, Ali Ehsassi, d'«annuler ce plan malavisé» et de financer adéquatement le Bureau de la traduction.

Michèle LaRose, porte-parole de Services publics et Approvisionnement Canada, a indiqué dans un courriel que le Bureau ajuste chaque année ses prévisions financières pour les services fournis aux ministères et organismes fédéraux.

«Le Bureau de la traduction continuera de mettre à jour ses projections chaque année en fonction de l'évolution de la demande des clients», a écrit Mme LaRose.

Le document gouvernemental indique que les ministères se tournent vers des services de traduction en ligne «par le biais d'outils Internet gratuits» ou «investissent de leur propre chef pour déployer des outils de traduction propulsés par l'intelligence artificielle».

Il indique que le volume de mots traités par le Bureau de la traduction a diminué de 1,34 % en 2022-2023 et de 7,78 % en 2023-2024, en raison d'une baisse de la demande de 120 ministères et organismes.

Le gouvernement indique que le volume devrait diminuer de 9,38 % en 2024-2025, en raison de son intention de recentrer ses dépenses, d'une augmentation des tarifs facturés par le Bureau pour ses services et de l'adoption croissante d'outils de traduction automatique, et de 2,36 % en 2025-2026, en raison de la baisse de la demande pendant les élections et d'une nouvelle augmentation des tarifs.

Le document précise que le Bureau veillera à ce que les postes clés et spécialisés restent pourvus.

L'an dernier, le gouvernement fédéral a été contraint d'adapter le système de traduction simultanée à la Chambre des communes et dans les salles de comité après que plusieurs interprètes eurent subi des blessures auditives importantes.

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La Presse canadienne
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