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French bee étend ainsi son réseau en Amérique du Nord.
Une compagnie aérienne française spécialisée dans les vols long-courriers à bas prix fera officiellement son entrée en sol québécois avec une liaison directe Montréal-Paris à compter du 30 avril. Un expert voit d'un bon oeil cette arrivée pour les voyageurs d'ici.
French bee étend ainsi son réseau en Amérique du Nord, après avoir développé des trajets vers plusieurs villes américaines, telles que New York, Los Angeles, Miami et San Francisco.
Pour le lancement de sa liaison Montréal-Trudeau-Paris-Orly, l'entreprise, qui existe depuis 2016, propose pour une durée limitée un tarif de base aller-retour de 449 $ en classe économique, comprenant un bagage en cabine.
La tarification peut grimper en fonction des options sélectionnées par les passagers, que ce soit pour les bagages en soute, le type de sièges, l'embarquement prioritaire ou les repas.
En classe premium, le montant peut monter jusqu'à environ 1777 $.
French bee prévoit quatre vols hebdomadaires entre les deux villes. Une cinquième fréquence sera ajoutée en juillet et août afin de répondre à la demande plus importante durant la saison estivale. Selon la trajectoire des ventes, la compagnie n'exclut pas d'augmenter sa capacité.
L'opérateur a déjà vendu 15 000 billets «sans avoir fait de communication ici sur le marché québécois», a indiqué mercredi le vice-président exécutif de French bee, Gregory Jamet.
«C'est au-delà de nos attentes», a-t-il dit lors d'une conférence de presse pour annoncer officiellement l'entrée en scène de French bee à Montréal.
La métropole québécoise représente, pour la filiale du Groupe Dubreuil, un marché «très naturel», en raison des liens entre le Québec et la France, a souligné M. Jamet.
«C'est une ligne avec beaucoup de trafic affinitaire, du trafic loisir et touristique qui correspond parfaitement à notre modèle», a-t-il expliqué en entrevue.
Montréal est la troisième destination long-courrier de French bee au départ de Paris, après New York et La Réunion.
À la fin du tarif de lancement à 449 $, «les prix vont remonter naturellement en fonction de la demande», a mentionné M. Jamet, sans toutefois préciser à combien pourrait s'élever cette augmentation.
À voir également: Frais pour des bagages de cabine: les compagnies aériennes profitent-elles des gens?
«French bee n'est pas une compagnie qui va casser les prix du marché. Bien sûr, on sera toujours un peu moins cher que nos concurrents, parce que notre service est différent. On offre vraiment des services à la carte. C'est aux passagers de choisir ce qu'ils souhaitent ajouter comme services additionnels», a soutenu le haut dirigeant.
Il explique que la compagnie compte sur une structure de coûts «très épurée» qui lui permet «d'être très bien positionnée sans faire n'importe quoi sur le marché et massacrer les prix».
M. Jamet fait notamment état de frais d'exploitation moins élevés grâce à la flotte de l'entreprise: six avions Airbus A350-900 comptant chacun 411 sièges. Ces appareils consomment 25 % moins de carburant qu'un avion d'ancienne génération, évoque le transporteur.
Selon Mehran Ebrahimi, professeur à l'École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal, l'arrivée de French bee constitue une «très bonne nouvelle» pour le secteur du transport aérien et les voyageurs québécois.
«C'est une bonne nouvelle dans la mesure où c'est une compagnie qui a une certaine légitimité, qui a déjà une feuille de route assez acceptable, plus qu'acceptable même, avec des avions de dernière génération. Donc, ils ne s'improvisent pas dans le domaine», affirme le directeur de l’Observatoire international de l’aéronautique et de l’aviation civile.
«Ce nouvel acteur-là va certainement influencer ou créer une pression sur les prix vers le bas, ce qui est une très bonne chose pour les passagers», poursuit-il.
Les grands transporteurs, comme Air Canada et Air France, risquent de réagir très rapidement pour ajuster leurs tarifs et éviter de voir leurs parts de marché grugées au profit de French bee, estime l'expert.
Selon lui, Air Transat pourrait toutefois avoir plus de mal, alors que la compagnie montréalaise connaît certaines difficultés financières et a les reins moins solides que ses autres grands concurrents.
Au cours des dernières années, plusieurs transporteurs à bas prix ont tenté de faire leur place au Québec ou au Canada, mais se sont retirés ou ont déclaré faillite au bout de quelque temps.
L'expérience acquise et l'efficacité de ses avions pourraient aider French bee à mieux tirer son épingle du jeu, d'après M. Ebrahimi. Mais il reste à voir s'il y aura suffisamment de voyageurs prêts à renoncer à différents services pour payer moins cher leur vol de plusieurs heures.
«En fonction de la réaction des grandes compagnies comme Air Canada, Air France et Air Transat, est-ce que la différence de prix est assez importante pour que cette couche de la demande qui veut juste le voyage, pas de services à bord, soit assez nombreuse pour faire vivre une compagnie comme French bee sur ce trajet-là?», évoque-t-il.
M. Jamet a soutenu que French bee opte pour la prudence concernant son développement afin de s'assurer de sa rentabilité et que l'entreprise n'a jamais fermé de routes depuis son lancement.