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Le mouvement devra convaincre un gouvernement fermé sur la question.
Un groupe lance un nouveau «mouvement» pour la création d’un ordre professionnel pour les enseignants du Québec. Ces derniers devront toutefois convaincre un gouvernement fermé sur la question.
Sans aucun détour, le groupe s’est baptisé l’Ordre des enseignantes et enseignants du Québec (OEEQ). Ce mouvement résulte d’une période tumultueuse dans le monde de l’enseignement, particulièrement depuis la pandémie.
Dans un communiqué de presse, l’Ordre mentionne la pénurie «criante» de personnel qualifié et les négociations «houleuses» de leur convention collective avec le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ).
L’OEEQ pourrait toutefois frapper un mur au gouvernement. Dans une réponse envoyée par courriel à Noovo Info, le cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a réitéré que la «la création d’un ordre professionnel des enseignants n’est pas dans les cartons».
Le ministère réitère également les arguments que la ministre avait exprimé, en avril 2023, lorsqu’il avait refusé l’idée pour la première fois.
À VOIR | Enseignants agressifs: Drainville refuse de créer un ordre professionnel
À l’époque, le ministre avait indiqué que «plusieurs des activités qui sont normalement celles d’un ordre professionnel sont déjà en place, ces pouvoirs-là existent déjà». M. Drainville faisait notamment référence aux exigences législatives sur la formation des enseignants.
Sur le point de la protection des élèves — un aspect prioritaire pour l’OEEQ et l’une des raisons principales invoquées pour la création d’un ordre —, le ministre caquiste avait souligné que «des protecteurs de l’élève» allaient entrer en fonction dès la rentrée 2023.
Le mécanisme du Protecteur national de l’élève, qui s’occupe du traitement des plaintes et des signalements dans le milieu scolaire, est entré en vigueur en août dernier.
D’ailleurs, le cabinet du ministre rappelle que l’étude détaillée du projet de loi 47 s’est terminée cette semaine et «viendra également renforcer la protection des élèves.»
De plus, le M. Drainville avait indiqué qu’il possédait un pouvoir de «surveillance et de sanction» qui lui permettait de déclencher des enquêtes et de suspendre ou révoquer des brevets d’enseignement, un rôle qui revient généralement à l’ordre d’une profession donnée.
Ultimement, le ministre soutenait que le temps que nécessiterait une telle mesure est aussi trop important.
«Je n’ai pas les moyens de me lancer dans la création d’un ordre professionnel qui va prendre minimalement 18 mois, peut-être deux ans. Je dois agir rapidement sur un certain nombre d’enjeux», avait-il argumenté.
«Soyons clairs, jamais nous ne ferons de compromis sur la sécurité des élèves, mais aussi sur leur réussite scolaire et nous allons continuer de poser les gestes pour y arriver», conclut le cabinet dans son courriel.
Avec des informations d'Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info.