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WestJet a indiqué vendredi qu'elle intensifiait ses activités le plus rapidement possible, mais a prévenu que la reprise complète prendrait du temps.
Le groupe WestJet a évité une grève en concluant un accord de dernière minute avec ses pilotes, tôt vendredi, mais pas avant d'avoir annulé plus d'une centaine de vols et bouleversé les plans du long week-end de milliers de passagers.
Des voyageurs coincés dans les aéroports ont exprimé leur frustration face aux annulations et aux retards, et certains se sont tournés vers les médias sociaux avec des histoires de vacances gâchées.
WestJet a indiqué vendredi qu'elle intensifiait ses activités le plus rapidement possible, mais a prévenu que la reprise complète prendrait du temps. La compagnie aérienne a encouragé les voyageurs à continuer de vérifier le statut de leur vol avant de se rendre à l'aéroport.
WestJet et le syndicat de l'Air Line Pilots Association (ALPA) ont annoncé, tôt vendredi matin, un accord de principe pour éviter la grève après huit mois de négociations.
L'expert en aviation John Gradek l'a qualifié d'«accord historique», affirmant qu'il établirait la norme pour les négociations syndicales à l'avenir.
«Ce que vous voyez, c'est un changement tectonique qui commence à apparaître dans la manière dont les relations de travail entre les syndicats et la direction vont évoluer dans l'aviation canadienne», a estimé M. Gradek, ancien cadre d'Air Canada et coordonnateur du programme de gestion en aviation de l'Université McGill.
Le syndicat des pilotes appliquera probablement la même approche dans les négociations avec d'autres compagnies aériennes, a-t-il prédit.
«Le taux de rémunération des pilotes au Canada va augmenter, cela ne fait aucun doute», a indiqué M. Gradek.
Mais il a ajouté que l'augmentation des salaires des pilotes n'entraînerait probablement pas de hausse des prix pour les consommateurs, en raison de la concurrence des transporteurs à très bas prix.
Bien que l'accord de principe ait permis d'éviter une grève, de nombreux voyageurs étaient toujours confrontés à des vols annulés et à des projets de vacances déjoués.
WestJet a annulé 231 vols de jeudi à samedi, selon le service de suivi des vols FlightAware.
Ces interruptions ont touché des dizaines de vols au Canada et vers les États-Unis et outre-mer, mais pas ceux du service régional WestJet Encore et de Sunwing Airlines, propriété de WestJet, qui ne faisaient pas partie des négociations.
À l'aéroport international Pearson de Toronto, des voyageurs de WestJet ont fait état de vols annulés et retardés, principalement vers le centre et l'ouest du Canada.
Tommy Gilligan devait prendre l'avion pour Calgary, tôt vendredi, pour un mariage familial et des vacances à Banff, en Alberta.
«Ils nous ont dit à 4 h 30 du matin que cela allait être retardé, et maintenant ils l'ont simplement annulé», a déploré l'homme de 65 ans de Burlington, en Ontario.
«Ma femme a réussi à s'arranger pour que nous soyons à bord d'un vol de six heures ce soir. Je ne suis pas content en ce moment. Toute ma famille nous attend.»
Le chaos des horaires lié à la grève avec la deuxième plus grande ligne aérienne du Canada est «totalement ridicule» et «complètement injuste pour nous, a estimé M. Gilligan. Je ne pense pas que j'utiliserai WestJet après ce week-end.»
D'autres voyageurs ont partagé sa frustration face à la gestion de la situation par la compagnie aérienne, tout en exprimant leur soutien aux pilotes.
Diran Adenugba, 44 ans, était à l'aéroport pour un vol de retour à Saskatoon, la dernière étape de son voyage de retour d'Atlanta. Son vol initial devait partir jeudi soir, mais a été annulé lorsque WestJet a cloué plusieurs avions au sol à l'approche de l'heure limite pour le déclenchement d'une grève.
«J'ai obtenu un changement de réservation pour prendre l'avion ce matin à 9 h 00, a expliqué M. Adenugba. Je suis arrivé ici pour découvrir que le vol a encore été annulé.»
Il a obtenu une nouvelle réservation sur un vol d'après-midi à destination de Saskatoon, via Winnipeg, et espérait pouvoir quitter Toronto vendredi.
Pourtant, malgré les inconvénients, M. Adenugba est resté sympathique à la cause des pilotes.
«Je ne suis pas pilote, a-t-il affirmé. Mais si j'étais à leur place, je voudrais que mes demandes soient satisfaites.»
Les voyageurs attribueront probablement la responsabilité du conflit de travail et des perturbations de vol subséquentes à WestJet, et non aux pilotes, a affirmé M. Gradek.
La compagnie aérienne «était préoccupée par la valeur de la marque et sa part de marché», a-t-il souligné. «WestJet a essentiellement dit: ''Réduisons nos pertes.''»
Pourtant, la facture des centaines de vols annulés et retardés sera «de plusieurs millions» pour WestJet, a calculé M. Gradek.
Le chef de la direction de WestJet, Alexis von Hoensbroech, a affirmé que l'accord avec les pilotes apportait «des améliorations significatives à la sécurité d'emploi, à l'ampleur de l'emploi, aux conditions de travail et aux salaires».
«Nous sommes heureux d'avoir pu en arriver à une entente, mais avons conscience des répercussions qu'ont dû subir nos invités et leurs sommes sincèrement reconnaissants de leur patience pendant cette période», a-t-il déclaré.
Bernard Lewall, qui dirige le contingent WestJet du syndicat, avait déclaré que le litige portait sur les salaires, la sécurité d'emploi et les horaires de travail. Il faisait remarquer que les pilotes de WestJet gagnant environ la moitié du salaire de certains de leurs homologues des États-Unis.
Dans une déclaration vendredi, M. Lewall a affirmé que les dirigeants syndicaux estimaient que l'accord de principe «(atteignait) les objectifs d'une meilleure sécurité d'emploi, d'une rémunération améliorée et d'horaires plus flexibles pour permettre un meilleur équilibre travail/vie personnelle, conformément aux conventions collectives que d'autres groupes pilotes représentés par l'ALPA sont en train de signer avec leurs employeurs».
«Ce contrat aidera également à résoudre de nombreux problèmes d'attraction et de rétention des pilotes de WestJet, ce qui profitera à toutes les personnes impliquées, de notre entreprise à nos passagers et collègues.»