Début du contenu principal.
«Est-ce que c'est présent? Est-ce que c'est facile d'accès? La réponse est : oui c’est facile d'accès et c'est présent.» - Francis Renaud, commandant de la division du crime organisé du SPVM
«Si on se concentre juste sur la cocaïne, je vous mentirais en vous disant qu’il y en a moins dans nos rues. C’est le contraire, il y en a probablement plus.»
Le commandant de la division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) le confirme : l’augmentation de la consommation de cocaïne ne se voit pas que dans les colonnes des chiffres. La police de Montréal a saisi trois fois plus de kilogrammes de cocaïne l’an dernier qu’en 2014.
«Est-ce que c'est présent? Est-ce que c'est facile d'accès? La réponse est : oui c’est facile d'accès et c'est présent», expose d’entrée de jeu Francis Renaud, commandant de la division du crime organisé du SPVM.
À lire également:
En 2014, le SPVM avait saisi 49 kilogrammes de cocaïne sur son territoire, soit une valeur d’environ 2,4 millions $. En 2021, les policiers en ont saisi 132 kilos, privant le crime organisé d’un magot d’environ 6,6 millions $.
Source: Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)
«Les saisies en matière de cocaïne ont augmenté significativement. Est-ce que c'est nous qui sommes meilleurs ou c'est parce qu’il y en a plus? Ou les deux? En tous les cas, on s'est adaptés nous aussi. Et moi, je n'ai pas de rôle à jouer sur les tendances. Mon rôle est sur les trafiquants et de les attraper. Ça a tout le temps été ça, et ça va continuer comme ça.»
Les trafiquants répondent certes à la demande grandissante, notamment chez les jeunes. La particularité de la cocaïne? Elle n’a besoin d’aucun marketing, contrairement aux autres drogues qui changent de nom, de surnom, de forme ou de couleur pour être plus attrayantes. La cocaïne, elle, a toujours eu la même apparence et, étonnamment, la même valeur pour le consommateur.
Les enquêtes Noovo Info
«Le quart de cocaïne est à 20 $ dans la rue. Aujourd'hui, hier et il y a 10 ans, 20 ans, c'était la même chose. On peut se poser beaucoup de questions. Présentement, le produit qu'on a dans nos rues n'est pas de piètre qualité, mais certainement de moins bonne qualité que jadis. On recoupe le produit pour en faire davantage et c'est là qu'on va aller sauver. Et c'est exactement pour ça qu’à la consommation, le prix est resté le même.»
De ce fait, la valeur d’un 20 $ en 2022 par rapport à sa valeur en 2000 n’est pas la même et rend la cocaïne assurément plus accessible. Les véhicules utilisés pour la vendre se sont aussi raffinés avec le temps; l’arrivée des technologies et des réseaux sociaux sont devenues le cheval de troie des vendeurs de quartier.
«Avant il fallait absolument connaître quelqu'un ou se rendre au bar du coin [pour en acheter]. Maintenant, c'est livraison à domicile comme n'importe quoi d'autre, et on voit toutes sortes de scénarios plus inventifs que d'autres », répond le commandant Renaud, qui reconnaît que la nature de leur travail a inévitablement changé. « Je ne dirais pas que ça complexifie ou que ça facilite notre travail. On s'adapte, OK. Avec les technologies tout le monde s'adapte: les vendeurs, les criminels se sont adaptés, on s'est adaptés à eux, tout le monde s'adapte. C'est le mot à retenir.»
Pour toutes les dernières nouvelles sur la région du Grand Montréal, consultez Noovo Info.