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La version des faits d'un pathologiste contredit celle de l'accusée.
Un pathologiste venu témoigner mardi au procès de Mohamad Al-Ballouz, accusé des meurtres prémédités de ses enfants de 2 et 5 ans et du meurtre non prémédité de Synthia Bussières à Brossard en 2022, n’a pas pu identifier clairement la cause du décès des petits.
Le Dr Yann Dazé a toutefois laissé savoir que Synthia Bussière avait été tuée avant les enfants, un scénario qui bouscule la version de Mohamad Al-Ballouz, qui s’identifie aujourd’hui comme une femme sous le nom de Levana Ballouz et qui assure sa défense devant une accusation de meurtre au second degré de sa conjointe et d'accusation de meurtres au premier degré de leurs deux enfants.
C’est le Dr Yann Dazé qui a pratiqué les autopsies sur les trois corps des victimes. L’expert a évoqué une «autopsie blanche» concernant la mort de Zac et Eliam. Ce terme médical est employé lorsqu’il est impossible de déterminer la cause d’une mort.
Le pathologiste a précisé qu'aucune trace de fumée n'a été décelée dans les poumons des enfants, ni de trace de monoxyde de carbone dans leur sang. Il n’y avait pas non plus d’alcool ni de drogue dans leurs petits corps. Dr Dazé a ajouté que l'absence de suie dans les voies respiratoires laisse croire que les enfants ne respiraient pas au moment de l'incendie déclenché dans le condo. Par ailleurs, leurs corps ne portaient pas de marques de violence ou de brûlures.
Bien qu'il soit impossible de déterminer la cause de la mort des enfants, le Dr Yann Dazé est convaincu qu'il ne s'agit pas de morts naturelles. Devant le tribunal, il a soutenu que les enfants pourraient être morts, par exemple, de suffocation, de noyade ou d'hypothermie.
En ce qui concerne Synthia Bussières, le pathologiste a affirmé lundi que tout porte à croire que la femme de 38 ans a lutté pour sa vie avant d'être tuée, notamment en raison des 11 plaies de défense qu'elle avait aux mains.
La femme a été poignardée à 23 reprises, notamment au cou et derrière la tête.
Rappelons que la théorie de la Couronne est que le père a poignardé à mort sa conjointe, qu’il a ensuite tué ses 2 fils, a tenté de nettoyer l’appartement, a déclenché un incendie au pied du lit et a tenté de s’enlever la vie en ingurgitant du lave-glace.
Le procès avec jury doit s'échelonner sur six semaines. Il sera suspendu du 24 décembre 2024 au 6 janvier 2025 lors des vacances judiciaires.
Au total, 34 témoins ont été entendus depuis le début du procès, notamment des pompiers, ambulanciers, enquêteurs et différents experts.