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«On doit vraiment travailler mieux pour améliorer l’accès aux soins de première ligne.»
La situation dans les urgences montréalaises est à son pire depuis le début de 2025, mais Santé Québec s’attend à ce que cette situation se détériore davantage d’ici deux semaines pour atteindre un pic – autant dans le Grand Montréal que dans le reste du Québec.
Robin Marie Coleman, vice-présidente adjointe à la coordination de l’accès et des trajectoires de soins de Santé Québec, a rapporté vendredi dans un bilan hebdomadaire sur la situation des urgences québécoises que le taux d’occupation des civières dans les urgences montréalaises débordait à 143% cette semaine.
La situation est aussi difficile dans le «450» – Laval, Lanaudière, Laurentides, Montérégie – où le taux d’occupation s’établissait à 137 % au début février 2025. La moyenne québécoise était à 115%.
Selon Santé Québec, les symptômes grippaux sont la principale raison de consultation. Et la nouvelle agence provinciale attribue principalement la hausse de la fréquentation des urgences au vieillissement de la population, ce qui entraîne une augmentation des visites.
La représentante de Santé Québec se dit «consciente» que l’accès à la première ligne n’est pas toujours parfait, mais rappelle que des outils comme 811, ClicSanté et l’accès à des pharmaciens peuvent aider à éviter l’urgence.
Ceci dit, Santé Québec entend les nombreuses plaintes sur la difficulté pour les patients québécois d’obtenir des soins de première ligne.
«On doit vraiment travailler mieux pour améliorer l’accès aux soins de première ligne.»
En réaction, Mme Coleman a mentionné que de plus en plus de lits de surcapacité sont ouverts pour gérer les arrivées croissantes, bien que cela ne puisse faire office de solution durable.
L'engorgement s'aggrave d'année en année, selon les données de Santé Québec. La moyenne québécoise est en hausse de 4% par rapport à l’an dernier (111%), et de 12% par rapport à l’année précédente. À Montréal, l’occupation a bondi de 28% pour la même période depuis deux ans, de sorte que les services d’urgence de la métropole ont pris la place de Laval, Lanaudière, les Laurentides et la Montérégie pour le taux d’occupation sur civière le plus élevé.
Reste maintenant à savoir si le «pic» de fréquentation des prochaines semaines sera pire que celui de la période du 8 au 14 janvier dernier, quand le taux moyen d’occupation sur civière au Québec s’élevait à 123%
Pour l’éviter, il faudrait que les visites ralentissent: il y avait, en moyenne, 9787 visites par jour dans les urgences québécoises pour la période du 21 janvier au 4 février 2025. C’est une hausse de près de 4% par rapport à l’an dernier. L’année précédente, la moyenne s’établissait à 8429 visites par jour.
Du nombre, 2493 étaient des visites dans les urgences montréalaises – une hausse de près de 9% en comparaison avec la même période l’année précédente. La hausse dans le «450» s’est établie à 7% (2234 visites contre 2087 visites).
Comparaisons avec l'année 2024 pour la durée moyenne de séjour: pour l'ensemble du Québec, la durée moyenne de séjour est passée quant à elle de 18,2 heures à 18,4 heures, soit une légère détérioration d'environ 12 minutes par patient, pour la période du 21 janvier au 3 février. Source: Santé Québec
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Malgré ces difficultés, Santé Québec a reçu le mandat de la part du ministère de la Santé d’éliminer 1,5 milliard $ des dépenses d’ici la fin de l’année sur le réseau dans l’effort de l’État de renouer avec l’équilibre budgétaire. Le ministre Christian Dubé a cependant précisé qu’il veut éviter le plus possible que cela impacte les services aux patients, mais de nombreux exemples relayés dans les médias ont montré que les services et les soins sont affectés par les compressions qui sont déjà commencées.
«Peu importe la situation, on doit continuer à réfléchir à la saine utilisation de toutes les ressources de l’État», a souligné Robin Marie Coleman vendredi.
Avec de l'information de La Presse canadienne.