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«Nous avons besoin du secteur privé jusqu'à ce que nous ayons un système public solide et, pour l'instant, ce n'est pas le cas.»
Santé Québec travail sur un plan visant à permettre aux patients de se faire soigner dans le secteur privé pour certains services tout en étant remboursés par le gouvernement.
Cette initiative vise à réduire les délais d'attente croissants pour les opérations chirurgicales dans la province, où plus de 150 000 personnes attendent actuellement une intervention chirurgicale, selon les données du ministère de la Santé.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Paul Brunet, président du Conseil québécois des droits des patients, a souligné la nécessité d'intégrer les soins de santé privés pour soutenir le système public, qui, selon lui, est débordé et a un besoin urgent d'aide.
«Nous avons besoin du secteur privé jusqu'à ce que nous ayons un système public solide et, pour l'instant, ce n'est pas le cas», a déclaré M. Brunet.
Santé Québec a reconnu la difficulté de mettre en place un tel système et a confirmé que des efforts étaient déjà en cours.
«Nous [Santé Québec] avons pour objectif de finaliser notre travail le plus rapidement possible. Cependant, cela ne sera pas facile, car nous mettons en place des processus pour lesquels il n'existe aucun précédent», a rapporté un porte-parole de l'agence dans une déclaration à CTV News.
Le plan prévoit la prise en charge de certaines chirurgies et consultations de spécialistes, auxquelles de nombreux patients ont du mal à accéder dans le cadre du système public.
Pour Ingrid Kovitch, présidente du comité des patients du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), le changement ne saurait tarder.
«Les patients ne peuvent pas consulter un médecin, ni passer de radiographie, ni obtenir de suivi, ils sont mis sur une liste d'attente et, après une longue attente, ils obtiennent une consultation avec un spécialiste», a-t-elle expliqué. «Mais, même dans ce cas, ils peuvent devoir attendre encore un à deux ans avant de voir un chirurgien qui les placera ensuite sur une liste d'attente chirurgicale.»
Mme Kovitch connaît de première main les conséquences des longs délais d'attente. Elle a attendu 16 mois pour une double arthroplastie de la hanche, une opération qui a finalement eu lieu en janvier. Elle a décrit cette épreuve comme épuisante physiquement et émotionnellement.
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«Il y avait de la douleur et du désespoir - je ne pouvais pas faire beaucoup de mes activités et j'étais également incapable de dormir», a-t-elle raconté. «Toute cette attente a également entraîné des complications médicales.»
Actuellement, plus de 900 000 personnes au Québec attendent de voir un spécialiste, dont 63 % sont sur la liste depuis plus d'un an. M. Brunet estime que la réduction de ce retard permettra d'alléger la pression sur l'ensemble du système de santé.
«En s'attaquant à ces temps d'attente, nous pouvons réduire la pression sur le système, sur les employés et sur tous les soignants», a-t-il déclaré.
Santé Québec n'a pas fourni de calendrier pour la mise en œuvre des nouvelles mesures.