Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Économie

Des experts prévoient un ralentissement des hausses de prix en 2024

Les prix en hausse constante sont-ils là pour rester?

Natasha O'Neill
Natasha O'Neill / CTV News

Ce n'est pas un secret, les prix des produits ont augmenté au pays au cours de la dernière année, exacerbant la crise du coût de la vie.

Mais les prix en hausse constante sont-ils là pour rester? Ou 2024 pourrait-elle apporter quelques soulagements?

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.

«Il est toujours intéressant de voir certaines des relations que l'on pourrait observer avec le taux d'intérêt et ce à quoi on peut s'attendre», a expliqué Andrew Barclay, analyste à Statistique Canada, lors d'un entretien téléphonique avec CTVNews.ca en décembre.

 

Les experts disent que cette année sera importante, car c'est la première année sans l'influence des restrictions liées à la pandémie et à l'inflation liée à la COVID-19.

En entrant dans 2024, voici les secteurs que les experts estiment que nous devrions surveiller.

1. Alimentation

Les coûts alimentaires ralentissent dans l'ensemble, a affirmé M. Barclay, mais selon la catégorie, certains articles ralentissent plus que d'autres.

«Nous mesurons le changement de prix, donc lorsque je parle de ralentissement des augmentations de prix, cela ne signifie pas nécessairement que les prix baissent, cela signifie simplement qu'ils sont comparés à un niveau très élevé de l'année précédente ou deux», a-t-il soutenu.

En 2023, le coût de la nourriture a augmenté, mais à un rythme plus lent. Et ce rythme a varié. Par exemple, les coûts d'articles tels que les fruits frais, les légumes, le poulet et le bœuf n'ont pas ralenti autant que les prix du porc et des produits de blé.

«En général, les prix alimentaires ont ralenti», a mentionné M. Barclay, une tendance que les Canadiens pourraient continuer à observer au début de 2024.

«Nous avons vu trois mois consécutifs de baisses mensuelles des prix alimentaires», a-t-il ajouté, indiquant que cette tendance pourrait se poursuivre.

Un rapport publié en décembre par plus de 30 experts de l'Université Dalhousie, de l'Université de Guelph, de l'Université de la Saskatchewan et de l'Université de la Colombie-Britannique a estimé que le taux d'inflation alimentaire augmenterait entre 2,5% et 4,5% en 2024, contre 5% à 7% en 2023.

La viande, le poisson, les produits laitiers, les fruits et légumes suivent une «tendance de ralentissement», a indiqué M. Barclay, signalant de bonnes nouvelles pour les acheteurs, mais il y a quelques exceptions à noter.

Les huiles comestibles et les produits de boulangerie impactés par l'invasion russe de l'Ukraine ont connu un taux d'inflation plus élevé en 2023 par rapport à d'autres produits, a noté M. Barclay. Cependant, cela commence à changer, a-t-il dit, il est donc possible qu'il y ait un soulagement en 2024.

2. Immobilier

L'année dernière a été «intéressante» pour le marché immobilier, selon Lauren Haw, courtière en chef et responsable des relations industrielles de Zoocasa.

Selon Mme Haw, 2023 a marqué un retour à la normale, avec une reprise des ventes après la pause de mars, un ralentissement en été et une «anomalie» des ventes à l'automne.

Les Canadiens ne devraient pas s'attendre à une baisse des prix des maisons unifamiliales près des centres urbains en 2024, a mentionné Mme Haw au CTVNews.ca lors d'un entretien téléphonique.

«Les maisons unifamiliales dans d'excellents quartiers, dans d'excellents districts scolaires, nous avons une offre critique inférieure à la demande pour ce type de propriété», a-t-elle lancé. «Je ne prévois pas de crash pour ce type de propriété, il y a trop de demande.»

Mais un possible «assouplissement des prix» qui a commencé en 2023 pourrait se poursuivre en 2024 pour d'autres types de propriétés.

Les prix des propriétés récréatives et rurales, y compris les maisons près des stations de ski et dans des zones plus éloignées, commencent à baisser.

Cela serait lié retour à la vie en ville pour les personnes qui travaillaient à distance pendant la pandémie et qui sont maintenant de retour au bureau.

De plus, les taux d'intérêt étaient tellement bas pendant la pandémie que de nombreuses personnes ont pu se qualifier pour un deuxième prêt hypothécaire et ont décidé d'acheter une propriété de vacances. Des années plus tard, leurs prêts hypothécaires sont renouvelés à des taux considérablement plus élevés.

«Lorsque votre résidence principale et votre propriété de loisirs pourraient potentiellement arriver à échéance dans les années à venir, c'est beaucoup d'hypothèques et de dettes supplémentaires à supporter. Cette propriété secondaire est plus jetable par nature, c'est pourquoi nous allons voir des inscriptions continues là-bas», a expliqué Mme Haw.

Autre chose à surveiller: Mme Haw croit que plus de condos nouvellement construits qui étaient auparavant achetés comme propriétés d'investissement pourraient arriver sur le marché au début de 2024 en raison d'un manque de rendement.

«Avec les taux d'intérêt d'aujourd'hui, le rendement en tant que propriétaire d'un condo d'une chambre est très souvent - si vous ne versez que les acomptes minimums requis - vous êtes en déficit sur vos coûts d'exploitation», a-t-elle avancé.

Les propriétaires fonciers étant confrontés à des taux hypothécaires beaucoup plus élevés lors du renouvellement, leurs locataires seront probablement également impactés.

Mme Haw a déclaré que les locataires devraient s'attendre à payer plus en 2024, selon la saison. Le printemps et l'été sont des mois de pointe pour les locataires et entraîneront des coûts plus élevés, a-t-elle dit.

En 2023, les Canadiens ont vu le taux de location moyen pour un nouveau bail augmenter chaque mois, atteignant son plus haut niveau en 30 ans, une tendance susceptible de se poursuivre cette année, selon les experts.

«Pour quiconque est en location à long terme en ce moment, s'il se trouve dans une province protégée par la location et dans un immeuble protégé par la location, il est très difficile de justifier un déménagement parce que vos loyers vont augmenter de façon spectaculaire si... vous devez aller sur le marché», a ajouté Mme Haw.

3. Les coûts qui pourraient diminuer

Avec des coûts plus élevés pour les articles de tous les jours, M. Barclay a mentionné qu'il est intéressant de noter que les Canadiens dépensent toujours de l'argent pour des biens durables pour le ménage.

Les coûts d'articles tels que les véhicules de tourisme, les meubles et les appareils électroménagers commencent à augmenter en plus petites quantités ou à «diminuer complètement» en raison de l'amélioration de la chaîne d'approvisionnement.

Il a affirmé que les coûts de certains services, y compris les forfaits de téléphonie cellulaire, sont parmi les choses pour lesquelles les Canadiens commencent à payer moins.

M. Barclay a également noté que les Canadiens continuent de voyager malgré les difficultés liées au coût de la vie, ce qui indique que les consommateurs ont des économies qu'ils sont prêts à dépenser.

Selon le rapport de l'Indice des prix à la consommation d'octobre, le prix des vols a diminué de 19,4% en glissement annuel. Il est difficile de prédire si cette tendance pourrait se poursuivre en 2024.

«Pendant les périodes de récession, ou lorsque les gens font vraiment attention à leur argent, vous avez tendance à ne pas voir les gens voyager», a conclu M. Barclay. «Mais ce n'est pas le cas actuellement.»

Natasha O'Neill
Natasha O'Neill / CTV News